Samedi prochain, et pour trois jours durant, se déroulera le 9ème congrès du FLN, le plus important de l’histoire du parti, qui va enfin sortir la formation de Belkhadem du flou organique dans lequel elle se trouve actuellement.
Ce dernier va postuler pour le poste de secrétaire géné ral avec les pleins pouvoirs contrairement à son statut d’aujourd’hui, où il fait office de simple coordonnateur d’une équipe hétéroclite surchargée et sans réelles prérogatives.
En effet, selon les nouveaux textes soumis à la base pour «enrichissement», le rendez-vous organique devra consacrer le retour aux anciennes structures, à savoir le bureau politique et le comité central. Selon le chargé de la communication, Said Bouhadja, que nous avons contacté, «nous sommes en phase de terminer les préparatifs.
Nous en sommes aux dernières retouches». L’événement politique se déroulera le 19 Mars à la Coupole du 5 Juillet. Une journée historique que la direction du parti a choisie comme date symbolique.
Notre interlocuteur nous a informés que «4.000 militants sont attendus pour le congrès». Concernant les congrès régionaux qui ont débuté le 10 mars au centre, à l’est, à l’ouest et au sud du pays, le responsable politique nous a appris que «tous les congrès ont été tenus sauf pour le cas de Mascara et Relizane».
Ces deux villes devront organiser leurs assemblées aujourd’hui, avons-nous encore appris de la même source. Cependant, force est de constater que ces congrès régionaux ont été émaillés de contestation. Une véritable foire d’empoigne qui a souvent abouti à l’exclusion de certains militants, avons-nous appris de source proche du parti.
Ce que attestent les différents comptes rendus de la presse, notamment à l’est et à l’ouest. Pour sa part, le député Abbas Makhalif, qui faisait beaucoup de bruit et qui se trouve être le principal animateur de la cellule de crise du FLN et qui appelait à la destitution de Belkadem, nous explique au cours d’une communication téléphonique hier que «ayant été élu par l’assemblée générale lors des élections des délégués au 9ème congrès, je serais présent à la coupole pour représenter la wilaya de Skikda».
Finalement, après avoir, pendant longtemps, agité l’épouvantail du congrès parallèle pour court-circuiter celui de Belkhadem et son équipe, le chef de file des dissidents ne pipe mot de cette action de protestation.
«J’ai été élu, nous a-t-il dit, par les militants de la base et je participerais comme tous les autres militants». Le patron du FLN mise énormément sur le prochain congrès et n’hésite pas à le qualifier de décisif. Si on analyse la situation politique de ce parti, on comprend aisément pourquoi il l’est.
Selon les bribes d’informations qui ont filtré du dernier Conseil national organisé au mois de décembre dernier à Zéralda, «le comité central sera composé de 250 à 300 membres et le bureau politique se limitera à 15 membres ». Soit plus de la moitié des membres siégeant dans les anciennes structures (Conseil national et instance exécutive) va être évincée.
Ce qui est perçue comme une véritable purge, notamment quand on sait que cette dernière a commencé lors du 8ème congrès-bis, et par la suite, durant les différentes échéances électorales législatives et locales de ceux qu’on appelle communément «les légalités» ou encore les «Benflisistes », selon bien sûr les propos tenus par ces derniers. Il y a aussi l’allégeance au président de la République que le nouveau statut du parti consacre, comme l’ancien d’ailleurs, au poste de président organique du parti.
Abderrahmane Belayat, responsable au sein du parti avait déclaré sur les ondes de la radio nationale avant la tenue du Conseil national «que statutairement, le président du parti est Bouteflika et que la demande de prendre les rênes du vieux parti lui sera encore faite à l’occasion du 9ème congrès».
Plus que quelques jours pour voir se dissiper ce flou qui entoure les prérogatives de chacun dans ce parti qui a décidé de faire un bond… en arrière, organiquement s’entend.
Moufida. R