Congrès de l’UGTA les 4, 5 et 6 janvier, Sidi-Saïd prend de court ses adversaires

Congrès de l’UGTA les 4, 5 et 6 janvier, Sidi-Saïd prend de court ses adversaires
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Le congrès de l’UGTA, le 12e du genre, dont les ultimes préludes organiques ont lieu aujourd’hui avec la réunion des staffs des fédérations et des unions de wilaya à l’hôtel El-Marsa à Sidi-Fredj, dans la banlieue ouest d’Alger, est verrouillé à plus d’un aspect.

Échaudés par l’expérience du 11e congrès, qui a accouché d’une Commission exécutive nationale (CEN) dont juste une petite minorité des membres était acquise au secrétariat national de la Centrale syndicale, la direction sortante de l’UGTA a travaillé, ce coup-ci, à se mettre à l’abri de mauvaises surprises. L’ingéniosité, si le terme est approprié, est poussée, pour ce faire, jusqu’à tordre le coup aux règlements et us qui prévalent en matière de pratique syndicale. Pour ne pas devoir subir une difficile cohabitation avec une CEN qui ne lui serait pas acquise, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, désire tout anticiper, à commencer par le pourvoi des mandats de membres de l’instance exécutive avant que le congrès ne se réunisse.

Une première dans les annales du syndicalisme algérien. Instance délibérante entre deux congrès, la CEN devait être l’émanation du congrès. Or, c’est à tout l’inverse qu’a travaillé le secrétariat sortant de l’UGTA qui, a en croire des sources au fait des pulsions internes de la Centrale syndicale, a déjà fait élire la composante de la future commission exécutive nationale. Si la direction sortante de l’UGTA s’est rendue à cette manière peu élégante de verrouiller le congrès, c’est qu’elle n’est pas rassurée quant à l’appréciation que les congressistes feraient de son bilan.

Le verdict est craint. Par ailleurs, cette précaution prise de ne rien laisser au hasard du congrès vient assurément du fait que la CEN sortante était tellement réfractaire aux choix, stratégie et décisions du secrétariat national, tout aussi sortant, qu’elle fut mise en veille tout un mandat durant. La Commission exécutive nationale (CEN), dont les réunions statutaires devraient avoir lieu au moins une fois l’an en session ordinaire, ne s’est pas réunie, ne serait-ce qu’une seule fois, depuis le 11e congrès tenu en 2008, soit depuis près de 7 ans, dépassant, il faut le noter, les délais de 2 années. Le secrétariat national de l’UGTA, plus entrain à faire des incursions intéressées sur le champ politique que de s’astreindre à l’orthodoxie syndicale, s’est, en agissant de la sorte, soustrait à l’obligation de bilans d’étapes. Étant d’accointance avérée avec l’Exécutif, dont il adoube la politique, au nom du “sacro-saint” pacte économique et social, la centrale syndicale était, du coup, rassurée qu’elle ne serait destinataire d’aucune remontrance quant aux manquements aux obligations statutaires, notamment le retard mis à convoquer le congrès.

LG Algérie

C’est, entre autres, ce manquement à la rigueur statutaire que les opposants à la direction sortante de l’UGTA ont choisi pour étayer leur contestation qui devait se traduire par un chamboulement des perspectives que Sidi-Saïd se serait fixé d’atteindre à l’occasion du congrès, dont la date est fixée pour les 4, 5 et 6 janvier 2015. La marge de manœuvre des adversaires de la direction sortante est étroite, tant est que la décision de rapprocher le congrès les prend de court. Outre, en effet, que les préparatifs se soient déroulés en catimini, du moins loin des feux la rampe, Sidi-Saïd, partant pour exercer un nouveau mandat, a rapproché de quelques jours la date du congrès.

S.A.I.