Le congrès a tranché sur la proposition de changer l’appellation de l’UDR qui devient désormais Mouvement populaire algérien (MPA). Le président de l’UDR, Amara Benyounès, a réaffirmé sa position par rapport à la question de l’amnistie générale des terroristes. «Nous sommes radicalement opposés à l’amnistie générale de ceux qui ont endeuillé l’Algérie durant la décennie noire. Après 20 ans, on n’est pas encore parvenu à un processus pour dénoncer le terrorisme», a lâché Amara Benyounès sur un ton hargneux.
La position de Benyounès vis-à-vis de l’amnistie vient s’ajouter et appuyer celle du premier ministre qui, en octobre dernier, a démenti catégoriquement les informations colportées par certains titres de la presse nationale qui parlent d’une «éventuelle» amnistie générale pour les terroristes. Une question sur laquelle Ahmed Ouyahia, pour rappel, a levé toute équivoque. «Pas question d’amnistie générale», avait-il affirmé. Amara Benyounès qui a présidé hier au siège de l’UGTA les travaux du congrès constitutif de son nouveau parti en cours de constitution, a d’autre part regretté le fait que la question relative au retour des islamistes et militants du parti dissous (ex-FIS) soit sujette à débat au Conseil des ministres. «C’est dangereux que le sujet concernant le retour du FIS dissous et ses militants sur la scène politique soit débattu en Conseil des ministres», a-t-il précisé. Bien plus, Amara Benyounès, fervent défenseur du courant laïc et démocrate, n’a pas ménagé les islamistes auxquels il reproche d’avoir instrumentalisé les constantes de la nation à des fins électoralistes. «La souveraineté nationale appartient à tous les Algériens», a-t-il dénoncé, en pointant du doigt certains partis politiques qui prônent un discours populiste. «J’ai vu et constaté que certaines gens ne se lèvent pas quand l’hymne national est entonné. Des faits graves et dangereux sur lesquels j’interpelle le président de la République, car ces gens-là sont appelés à devenir un jour des députés, ministres…», a-t-il insisté. Abordant les élections législatives du 10 mai prochain, Amara Benyounès a soutenu qu’une abstention massive ne profitera qu’aux islamistes, en rappelant le contexte tragique des législatives de 1991 et la décennie noire qui s’en est suivie. «Les Algériens doivent voter massivement pour ne pas revivre le scénario de 1991», a-t-il prévenu. Dans le même sillage, le patron du l’UDR a jugé «insuffisantes les garanties du chef de l’Etat par rapport à la transparence et à la surveillance du scrutin législatif du 10 mai prochain.» «Les garanties du président de la République sont insuffisantes», a-t-il dit. Il est à souligner que le congrès constitutif de l’UDR a vu la participation de 1 200 congressistes, venus des 48 wilayas du pays, outre des délégués représentant la communauté nationale à l’étranger. Des représentants de partis politiques et de la société civile, des personnalités nationales ainsi que des artistes ont assisté à l’ouverture des travaux de ce congrès. Parmi les présents, on a constaté la présence de Saïd Abadou, secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM). Dans son allocution prononcée à l’ouverture de ce congrès, le président de l’UDR, appelé dé-sormais Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès a souligné que le souci premier de son parti est de servir l’Algérie, loin de toute velléité de vengeance.
«Nous n’avons de compte à régler avec quiconque, qu’il s’agisse de personne ou d’institution. Nous n’aspirons qu’à servir notre pays», a-t-il déclaré.
Par Yazid Madi