Le parti en voie de constitution d’Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics, prétend servir l’Etat de la même manière que le faisait jadis le MSP. L’ouverture, jeudi, des travaux du congrès constitutif du TAJ a permis à Amar Ghoul, en sa qualité de président provisoire, de situer franchement et solennellement les contours de l’action du parti, à savoir une participation aux institutions élues et exécutives de l’Etat.
La messe est célébrée. Le TAJ vivra et grandira dans la proximité du pouvoir. Amar Ghoul, qui a osé sans rougir le moins du monde une entourloupette politique à son ancien parti, le MSP, et partant à l’Alliance de l’Algérie Verte (AAV) qui a fait de lui un député qui, plus tard, est rappelé au gouvernement, n’a laissé jeudi planer aucun mystère là-dessus : «Le TAJ travaillera à participer dans toutes les institutions élues et exécutives» et qu’il «soutient le programme du président de la République dans le cadre de la réconciliation nationale.» Les congressistes, au nombre de 2 000, selon les organisateurs, n’auront donc pas attendu la clôture, samedi, des travaux du congrès pour savoir vers où ils embarquent. Venus pour la plupart du MSP, les militants du TAJ n’auront toutefois pas à souffrir d’un changement de cap, même s’ils n’auront pas, à l’avenir, à afficher ostensiblement leur obédience islamiste. Car Amar Ghoul veut, et il le dit, un TAJ non enfermé dans les carcans d’une identité politique idoine. Son parti, il le veut ouvert à tous ceux qui ont le nationalisme pour credo mais aussi disponible pour les compositions interpartisanes. Cependant, il y a loin le souhait à la réalité pratique. Quand bien même son président le voudrait, le TAJ ne pourra prétendre à célébrer quelconques lunes de miel avec le trio de l’Alliance de l’Algérie Verte, laquelle tient rancune à Amar Ghoul de l’avoir abusée. D’ailleurs, aucun des trois partis de l’AAV n’a daigné assister à la naissance de TAJ. Tout comme le FLN qui, bizarrement, ne s’est pas fait représenter à la séance d’ouverture du congrès, contrairement au RND, membre de l’Alliance présidentielle, qui, lui, a une présence remarquée à travers le ministre Rahmani, le secrétaire d’Etat Mellah et le député Seddik Chihab. Amar Ghoul a dû aussi se contenter de quelques autres hôtes partisans, comme Naïma Salhi, Abdelkader Merbah et Ali Boukhezna. Le congrès constitutif du TAJ devra s’achever aujourd’hui samedi par l’élection des structures du parti, à savoir le président, le bureau national composé de 20 membres et le conseil national fort, lui, de 350 membres. Sauf grande surprise, la présidence du parti échoira à Amar Ghoul. Un Ghoul qui subira son premier test politique en tant que chef de parti en novembre prochain, à l’occasion des élections locales. Amar Ghoul avait déjà eu à faire savoir qu’il alignera sa formation dans la p