« Plusieurs dizaines de civils » ont été tués le week-end dernier dans des villages de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’attaques attribuées aux rebelles hutus rwandais (FDLR), a annoncé, mercredi 13 mai, la Mission de l’ONU en RDC (Monuc).
« Il y a eu des tueries », dans des villages de la province du Sud-Kivu, situés à près d’une centaine de kilomètres au nord-ouest de Bukavu, a déclaré un porte-parole militaire de la Monuc. « C’est un triangle de deux trois villages » dans une zone où « il y aurait eu des opérations militaires des FDLR contre les Forces armées congolaises (FARDC). Il y a eu soit des attaques des FDLR, soit des ripostes des FARDC », a ajouté le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. « Une équipe mixte d’officiers et d’éléments civils de la Monuc vérifie sur place ce qui s’est passé, les informations ne sont pas encore claires », a poursuivi l’officier.
« Chaque jour apporte son lot de morts ignorées »
Les rebelles hutus rwandais, partis de leur pays après le génocide anti-tutsi du printemps 1994, sont au cœur de la violence qui ravage l’est de la RDC depuis quinze ans. En début d’année, ils ont été visés par une offensive conjointe des forces gouvernementales congolaises et rwandaises qui, selon les deux pays, a été un succès. Mais les FDLR ont regagné largement du terrain depuis leur défaite et les travailleurs humanitaires prévenaient depuis longtemps qu’ils chercheraient à exercer des représailles contre les civils.
Pour l’ONG Oxfam, l’offensive rwando-congolaise a déclenché une spirale de violence contre les civils. Deux cent cinquante mille habitants ont été contraints de prendre la fuite et « chaque jour apporte son lot de morts ignorées et de souffrances », s’indigne Marcel Stoessel, chef d’Oxfam en RDC. Selon l’ONG, 100 000 personnes ont déjà fui leur domicile dans le Sud-Kivu. « C’est un désastre humanitaire, un désastre que le monde ignore. »
