Les participants à un colloque sur le Sahel organisé lundi à Alger, ont soutenu l’approche de l’Algérie préconisant une solution politique aux conflits dans cette région d’Afrique et un appui au développement socio-économique de ses populations.
A cet effet, le directeur du Laboratoire de recherche « Mondialisation et Droit national » et coordonnateur de l’Ecole doctorale de Droit et des Sciences politiques de l’Université « Mouloud-Mammeri » de Tizi-Ouzou, Abdelkader Kacher, a indiqué que l’Algérie était « convaincue » que les conflits, notamment dans la région du Sahel, peuvent être évités et résolus par le dialogue et non pas
par l’ingérence étrangère.
Dans sa communication sur « Les défis et l’urgence d’une prise de conscience africaine collective », le Pr Kacher a recommandé la mise en place de mécanismes africains pour le règlement des conflits dans le continent.
Les pays africains doivent, selon lui, entretenir une « conscience collective » quant à la dangerosité des conflits ethniques, territoriaux et autres. Ils parviendront ainsi à parer à l’ingérence et à l’influence des anciennes forces coloniales dans le continent, a-t-il souligné.
Pour sa part, Mustapha Ben Abdelaziz, enseignant à la Faculté des Sciences politiques et Relations internationales de l’Université Alger-III, a mis l’accent sur la nécessité de soutenir économiquement les populations de la région du Sahel pour éviter les guerres et les conflits.
Il faut, a-t-il insisté, rendre l’espoir à ces populations qui vivent au dessus du seuil de la pauvreté en les aidant à améliorer leurs conditions de vie et à trouver les moyens d’exploiter et de transformer leurs richesses naturelles.
Intervenant sur le même thème, Abdelaziz Rezig, professeur en sciences économiques à l’université d’Alger et membre du Conseil national économique et social (CNES), a, pour sa part, indiqué que de « profondes mutations ont permis à la majorité des économies africaines d’enregistrer, au cours des dernières années, une croissance moyenne de 5% par année ».
Il a, toutefois, estimé, dans une communication sur « Les enjeux économiques au Sahel », que des taux de croissance aussi élevés, dont la progression a été parmi les plus rapides au monde, « n’ont pas conduit à des améliorations en matière de développement et de sécurité alimentaire qui s’est, au contraire, dégradée du fait de la conjugaison de facteurs externes et internes ».
De son côté, Smail Debech, enseignant à la faculté des sciences politiques et relations internationales de l’Université Alger-III, a affirmé que les grandes puissances « doivent encourager les parties en conflit au Sahel à identifier eux-mêmes des solutions à leurs problèmes par le dialogue et la concertation ».
Dans une communication intitulée : « La politique de l’Algérie envers le Sahel entre approche régionale et influence internationale », le Pr Debech a relevé que la position algérienne restait la « plus plausible » car, a-t-il dit, elle recommande « une solution sahélienne au conflit sahélien » et d’éviter toute ingérence étrangère susceptible de compliquer davantage la situation dans la région.
Le colloque, organisé par l’Institut militaire de documentation, d’évaluation et de prospective (IMDEP), intervient quelques jours à peine après la signature à Alger d’un accord de paix et de réconciliation au Mali, rendu possible grâce à la médiation internationale conduite par l’Algérie en tant que chef de fil.