La compagnie Air Algérie ouvre le dialogue avec le personnel de maintenance, qui a entamé un mouvement de protestation. La direction générale a installé, hier, une commission dans le but de désamorcer le conflit avec une vingtaine de travailleurs qui sont en arrêt de travail depuis dimanche.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Mardi, la compagnie aérienne nationale, qui a jugé ce mouvement illégal notamment en l’absence d’un préavis de grève, a déclaré avoir suspendu les grévistes.
«Ils sont une vingtaine à avoir observé un arrêt de travail sur un total de 750 travailleurs», a indiqué la direction de la communication de la compagnie aérienne.
Amine Andaloussi a expliqué que la direction générale d’Air Algérie n’a jamais suspendu le dialogue avec le personnel. La direction, dit-il, a décidé de suspendre une vingtaine de travailleurs en grève suite au motif du refus de travail. «Au premier jour du mouvement, un huissier s’est présenté devant le personnel pour discuter des raisons de leur mouvement, le personnel a répondu qu’il dénonce la hogra, et au deuxième jour, ils ont dit au huissier qu’ils soulèvent des revendications salariales, et au troisième jour et conformément au règlement intérieur de l’entreprise, l’huissier a constaté un refus de travail.»
Selon le directeur de la communication de la compagnie, une cellule de suivi, présidée par le DG de l’entreprise, a été installée pour veiller «au bon déroulement des vols». Ainsi, assure M. Andaloussi, «il n’y a eu aucune perturbation des vols suite à ce mouvement».
Dans un communiqué rendu public, la direction générale a expliqué qu’elle s’est inscrite dans une démarche cohérente de hiérarchisation des métiers et des salaires pour éviter toute surenchère d’un corps de métier par rapport à un autre. Les revendications du personnel de la maintenance, poursuit la compagnie, ont été déjà prises en charge à travers une démarche de benchmarketing à laquelle tous les syndicats ont été invités à s’associer. «Cette démarche pilotée par un organisme expert indépendant devra s’inspirer de ce qui se pratique dans les autres compagnies aériennes», a écrit la direction générale qui a souligné que la prise en charge des droits quand bien même elle constitue l’essence des relations de travail et une aspiration légitime de l’ensemble des travailleurs salariés, ne peut et ne doit occulter la réalité de la situation de l’entreprise ni les moyens dont elle dispose pour y répondre.
Le communiqué a souligné aussi qu’«en guise de bonne foi et eu égard aux efforts fournis, la direction générale n’a pas hésité à redistribuer les économies réalisées sur l’affrètement sous forme d’une gratification à l’ensemble des employés de la compagnie même si la situation financière actuelle de l’entreprise recommande de prioriser les investissements dans l’outil de production. La direction générale rappelle que la clémence et la mansuétude dont elle a fait preuve jusque-là ne doivent en aucun cas être interprétées comme un signe de faiblesse et que l’intérêt général prévaudra sur les considérations corporatistes, a encore une fois indiqué la direction générale».
S. A.