Conflit PNC,direction générale d’Air Algérie: Ce que Boultif va faire

Conflit PNC,direction générale d’Air Algérie: Ce que Boultif va faire
conflit-pncdirection-generale-dair-algerie-ce-que-boultif-va-faire.jpg

Le souci de remettre en ordre la compagnie dicte à son patron les mesures à prendre dès la rentrée, dont la mise au sol d’office de la moitié du personnel navigant ou sa réorientation vers d’autres tâches.

Pléthore et inéligibilité aux conditions de sélection en sont les principales raisons. Sans parler des protégés parmi les stewards et les hôtesses qui, multipliant les congés de maladie, sont souvent en vacances à l’étranger.

Le nouveau président-directeur général d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, compte donner «un coup de pied dans la fourmilière dès la rentrée sociale afin de se débarrasser des brebis galeuses au sein du personnel navigant estimé à 700 employés».

Selon une source proche du patron de la compagnie aérienne, «le PDG qui attend un retour à la normale demandera des comptes». Selon cette source, la moitié du personnel navigant «sera mise d’office au sol ou réorientée vers d’autres tâches».

La cause ? «Plus d’une centaine d’entre eux, fils et filles d’anciens pontes du régime, sont souvent en congé de maladie et profitent de l’occasion pour aller passer leurs vacances à l’étranger, plus précisément à Majorque», indique cette source qui ajoute qu’un «nombre important d’hôtesses de l’air ne remplit pas les conditions de sélection».

Les négociations entre la direction d’Air Algérie et le syndicat du personnel navigant commercial (PNC) sont toujours en cours, mais les choses n’avancent pas comme le souhaitent les deux parties qui campent chacune sur ses positions. Selon une source proche du dossier, «les négociations butent contre les profondes divergences entre les deux parties portant, notamment, sur le taux d’augmentation des salaires».

Cette source a ajouté que l’augmentation de 20 % proposée au personnel navigant par la direction générale plafonnerait leur salaire à 100 000 DA, soit le même salaire que touche un directeur, cela sans compter les primes versées en euros lors des déplacements à l’étranger». «Cette action de contestation ne répond à aucune logique puisque les comptes de l’entreprise ne sont pas aussi florissants.

Il y a manifestement une opération de sabordage de l’entreprise, et on soupçonne une nouvelle compagnie sur le marché d’être à l’origine de cette manipulation», affirme-t-elle encore. Pour l’heure, la direction générale, comme son patron n’a de cesse de le répéter, s’en tient à sa proposition initiale de concéder une augmentation générale de 20 % ou a tout le moins aller à 25 % pour l’ensemble des salariés de l’entreprise.

A l’opposé, les représentants des grévistes continuent de revendiquer une augmentation de 106 %, en plus de la création d’une direction autonome pour le PNC et bien sûr la révision du statut particulier de cette corporation.

Pendant ce temps, les différents syndicats UGTA de l’aéroport se contentent d’observer. «Une augmentation telle que réclamée par le PNC est de nature à faire exploser en vol l’entreprise», avertit un responsable de la coordination syndicale qui met en garde contre «les égoïsmes corporatistes».

La coordination syndicale UGTA qui place «la pérennité d’Air Algérie au-dessus de toutes considérations» conforte en fait dans sa position le patron d’Air Algérie qui n’a de cesse de répéter que l’équilibre financier de l’entreprise ne permet pas d’aller au-delà de 20 % d’augmentation des salaires pour tous. «En tout cas, si il est appelé à céder à une quelconque pression, il doit savoir que les autres directions ne vont pas se taire», prévient encore notre interlocuteur qui prône «la responsabilité et la mesure».

Les discussions entre la direction d’Air Algérie et le PNC, dans le cadre d’une réunion tenue ce dimanche 24 juillet, n’ont abouti à aucune décision concrète, et aucune décision n’a été prise aujourd’hui», a déclaré un responsable du PNC à l’issue de la quatrième rencontre, qui a duré près de huit heures. Rien n’a filtré sur les négociations d’aujourd’hui.

«S’il y a une déclaration à faire, ce sera le 31 juillet», atil ajouté. Les deux parties se sont donné un autre rendez-vous aujourd’hui à neuf heures pour tenter de trouver un compromis afin de sortir de la crise qui secoue la compagnie nationale aérienne.

Le syndicat du PNC a observé une grève de quatre jours, du 11 au 14 juillet, pour réclamer notamment une hausse de 106 % des salaires et un statut particulier. Le PDG d’Air Algérie Mohamed Salah Boultif, lui, propose à court terme une augmentation de 20 % à tous les salariés de la compagnie, ainsi qu’une hiérarchisation des salaires à moyen terme.

Mahmoud Tadjer