«La diplomatie algérienne ne se fait pas dans le spectaculaire»
Un juste retour des choses qui prouve que les thèses de nos diplomates, en plus de tenir la route, sont d’une clairvoyance avérée.
Le m’as-tu-vu ne fait pas partie des moeurs et d’une certaine pratique des relations internationales de l’Algérie.
«La diplomatie algérienne ne se fait pas dans le spectaculaire. Alger demeure une capitale visitée par des émissaires de différentes nationalités dans le cadre de la crise libyenne. Nous sommes un pays qui a des traditions en diplomatie et dont l’approche est écoutée», a tenu à souligner lundi dernier le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui était l’invité de l’émission «Question d’actu» de Canal-Algérie (voir L’Expression du 14 septembre). Injustement et paradoxalement contestée pour son pragmatisme, et ayant la particularité d’être née dans les maquis, la diplomatie algérienne a souvent brillé par son efficacité en dénouant des conflits qui auraient pu avoir des répercussions désastreuses et en jouant un rôle de premier plan par le passé et encore aujourd’hui dans certaines crises à travers la planète (otages de l’ambassade américaine à Téhéran, conflit entre l’Irak et l’Iran, entre l’Ethiopie et Erythrée, entre Bamako et les Touareg maliens…). A chacune de ces affaires, la médiation algérienne a été d’une efficacité à toute épreuve et couronnée de succès.
Les événements semblent encore lui donner raison en ce qui concerne la position qu’elle a tenu dans la crise libyenne que la France, qui a piloté l’intervention militaire sous la bannière de l’Otan, n’a pas hésité à qualifier «d’ambiguë» à travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Un juste retour des choses qui prouve que les thèses de nos diplomates en plus de tenir la route sont d’une clairvoyance avérée.
La crise qui couve au sein du Conseil de transition libyen en constitue une des preuves évidentes. La diplomatie algérienne n’a pas cessé d’appeler à appuyer les différentes initiatives et efforts pour une «solution pacifique de la crise libyenne» et, pour ce faire, appliquer la «feuille de route de l’Union africaine (UA)».
Une position défendue contre vents et marées lors des différents déplacements du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à travers de nombreuses capitales du monde.
Ces dernières, notamment Paris, ne l’ont pas appréciée la trouvant «ambiguë» y ont même vu un fantomatique soutien au Guide déchu de la désormais défunte Jamahiriya. Il faut cependant souligner, que la capitale française s’est à maintes fois retrouvée en porte-à-faux par rapport aux positions algériennes, en particulier pour ce qui est de la région du Maghreb.
La France a, en effet, porté à bout de bras le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental participant de facto à l’enlisement et au statu quo du dossier sahraoui, tandis que l’Algérie a de tout temps appelé à la légalité internationale et à la résolution de ce conflit, qui dure depuis plus de trente-cinq ans, à travers la tenue d’un référendum qui puisse permettre au peuple du Sahara occidental de s’exprimer librement quant à son avenir, comme le lui garantissent les différentes résolutions votées par le Conseil de sécurité.
L’Algérie a, par ailleurs, lancé une contre-offensive en ce qui concerne les droits de l’homme.
Une initiative qui lui permettra de reprendre du poil de la bête et battre en brèche les allégations mensongères et les accusations infondées dirigées depuis certaines officines pour mettre à mal sa stratégie en matière de lutte antiterrorriste, lutte saluée au demeurant par les Américains.
«Nous avons remis les choses à leur place et nous avons essayé de leur donner une image qui reflète la réalité des droits de l’homme en Algérie», a souligné mardi le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (Cncppdh) Farouk Ksentini, en marge de sa rencontre avec la délégation du Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l’homme (CIC/INDH).
Un autre bon point engrangé qui démontre que la voix de l’Algérie compte dans le concert des nations sans avoir recours au clairon.