Le groupe de contact sur la Libye doit se retrouver vendredi à Istanbul (Turquie), pour discuter d’une solution politique au conflit libyen, une option de plus en plus évoquée ces dernières semaines alors que la situation sur le terrain tend vers l’enlisement.
Au cours de cette rencontre, boycottée par la Russie, les participants discuteront des étapes d’une issue politique à la crise, selon un diplomate turc.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, et leurs homologues italien Franco Frattini et britannique William Hague, ainsi que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye Abdellah El-Khatib, sont attendus à cette quatrième réunion du groupe.
La Chine et la Russie ainsi que l’UA ont également été invitées à ce rendez-vous. Mais le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir dans un communiqué que Moscou n’allait pas prendre part à cette réunion.
L’approche de la Russie est inchangée: nous n’entrons pas dans ce groupe et ne participons pas à ses activités, y compris la prochaine réunion d’Istanbul », a déclaré le ministère.
Les participants à la rencontre d’Istanbul auront à discuter également des « feuilles de route » proposées par la Turquie et l’Union africaine pour une sortie de crise en Libye, selon des sources turques.
« La feuille de route turque (…) inclut un cessez-le-feu immédiat avec le retrait des forces loyales au colonel Maâmmar El-Gueddafi de certains endroits (…), ensuite les modalités d’un départ du colonel El-Gueddafi et dans un troisième temps la mise en place d’une transition politique en Libye », a précisé un diplmomate turc.
« Je suis sûr que le sujet va sortir. Nous allons d’abord écouter l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, parce qu’il fait la navette entre Benghazi (fief de la rebellion) et Tripoli, et voir à quoi il est parvenu et ce qu’il a appris », a-t-il ajouté, cité par les agences de presse.
Selon M. Abdellah El-Khatib El-Khatib, l’un des points principaux à négocier est un accord sur les mécanismes institutionnels afin de gérer la période de transition.
« La communauté internationale doit rester unie dans ses objectifs et ses actions afin de soutenir la paix en Libye. Il y a un nombre important d’initiatives qui ont été menées, y compris de la part de l’Union africaine et de la Turquie », a-t-il souligné.
La Russie, opposée à l’option militaire en Libye, a affirmé mercredi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, que la solution politique « est la seule manière de résoudre le conflit » libyen.
Soulignant que son pays soutient l’initiative de l’UA, M. Lavrov a noté que l’ensemble des mesures prises par la Russie, les pays de la région et l’Union africaine »mèneront à un accord visant à atteindre un cessez-le feu et à entamer des négociations ».
L’UA a élaboré, lors de son dernier sommet fin juin à Addis Abeba, un accord-cadre pour résoudre la crise libyenne sur la base de la feuille de route élaborée par le Comité ad hoc de haut niveau de l’organisation panafricaine qui prévoit notamment la cessation immédiate de toutes les hostilités.
Créé lors d’une réunion à Londres le 29 mars, le groupe de contact international sur la Libye est composé de tous les pays participant à l’intervention militaire de l’Otan contre ce pays.