Des ordres de démolition jamais appliqués
La reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens continuent de buter sur la question des colonies.
La Cour suprême israélienne a accordé un nouveau délai de quatre mois aux 50 familles vivant dans la colonie sauvage d’Amona, dans le nord de la Cisjordanie, qui auraient dû partir avant fin 2012, selon une décision de la cour.
La décision de la cour, qui a été prise dimanche, repousse à fin avril la date limite pour le départ des habitants de cette colonie bâtie sans accord du gouvernement israélien sur des terres palestiniennes. Elle a été communiquée dimanche mais le texte ne précise pas les motivations de la décision.
Selon l’organisation israélienne La Paix maintenant, le premier ordre de démolition pour cette colonie date d’octobre 2004.
La justice israélienne exige régulièrement la démolition des colonies construites sans accord du gouvernement. En général, il ne s’agit que de quelques préfabriqués. La communauté internationale considère pour sa part toutes les colonies de Cisjordanie et Jérusalem-Est comme illégales.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu (droite), qui cherche à accroître son soutien parmi les colons lors des élections législatives du 22 janvier, prévoit de légaliser de manière rétroactive plusieurs colonies sauvages. La question de la colonisation a provoqué la suspension des négociations israélo-palestiniennes en septembre 2010: le président palestinien Mahmoud Abbas refuse de les reprendre sans un nouveau gel des constructions, tandis que Netanyahu rejette toute condition préalable. Plusieurs dizaines de Palestiniens ont été blessés, dont au moins un par un tir à balle réelle, lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans un village du nord de la Cisjordanie, selon des sources sécuritaires palestiniennes et des témoins. L’émeute a éclaté lorsque des soldats israéliens, déguisés en arabes, ont procédé à l’interpellation d’un militant local de l’organisation radicale Jihad islamique dans le village de Tamoun, entre Naplouse et Jénine. L’intervention de ce commando appartenant à une unité spécialisée dans l’infiltration en zones palestiniennes, a déclenché une manifestation de villageois qui ont lancé des cailloux sur les soldats, selon des témoins.
Une trentaine de Palestiniens ont été légèrement blessés par des balles caoutchoutées tandis qu’un autre a été touché à une main par une balle réelle. Des ´´dizaines´´ d’autres ont souffert de suffocation à la suite de tirs de gaz lacrymogènes, ont déclaré à l’AFP des sources sécuritaires palestiniennes. Le membre du Jihad islamique a été arrêté et emmené par les soldats du commando après l’arrivée de renforts militaires. Une source militaire israélienne a expliqué à l’AFP que l’intervention des forces spéciales avait débuté comme une opération secrète avant de ´´devenir non clandestine´´. ´´Les forces de sécurité ont arrêté, aujourd’hui à Tamoun, Mourad Beni Ouda, un terroriste affilié au Jihad islamique palestinien. Il a été ensuite transféré pour interrogatoire´´, a déclaré une porte-parole de l’armée.
´´Deux soldats ont été blessés par des jets de pierres au cours d’une manifestation violente et illégale qui a éclaté sur les lieux. Les forces de sécurité ont répondu avec des procédés anti-émeutes´´, a-t-elle ajouté.