Conflit intercommunautaire dans la vallée du M’Zab : retour au calme à Ghardaïa

Conflit intercommunautaire dans la vallée du M’Zab : retour au calme à Ghardaïa

Après deux jours de violence, le K’sar de Melika ainsi que la localité de Sidi Abbaz ont retrouvé le calme, hier. Les affrontements qui ont opposé les deux communautés, mozabite et chaâmbie, ont fait plusieurs blessés alors que des commerces ont été saccagés et pillés. Les services de sécurité se sont déployés en force pour rétablir l’ordre. Les notables des deux communautés se sont réunis, avant-hier soir, a-t-on appris de source locale.

Au terme d’une réunion de concertation, les sages des deux communautés sont parvenus à un pacte basé sur le rétablissement du calme et de l’entente. Par ailleurs, la section locale de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appellé à une grève générale qui a été largement suivie par les commerçants mozabites, notamment à Ghardaïa ,Melika,Sidi Abbaz et Beni Izguen. Selon notre source, c’est suite à une construction d’un mur au niveau d’un cimetière ibadite, à Melika, que les affrontements ont commencé. Des habitants chaâmbis auraient mal pris le geste de la communauté mozabite qui ,notons-le, a ses propres particularités socio-culturelles et religieuses.

La région de Ghardaïa a ,rappelons-le, connu de graves émeutes dans le passé, Berriane ayant été le thèâtre de violentes confrontations en 2004 et 2009 qui avaient donné lieu à plusieurs morts. La situation demeure controlable grâce à l’intervention des sages des deux communautés, même si le conflit continue de nourrir le débat politique local. Depuis des siècles, la communauté mozabite conserve ses propres structures, et ce, même si le conflit de générations a fait naître une élite qui veut prendre le destin de la communauté en main.

Les conservateurs ibadites, quant à eux, ont toujours géré les affaires de la communauté avec un certain pragmatisme. «Les mozabites restent après tout des Algériens à part entière», nous dira un notable mozabite. Le discours du représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) à Ghardaïa, M. Fekhar, est différent, accusant carrément «le pouvoir d’être toujours contre la minorité mozabite», une prise de position qui a été toujours rejetée par les sages et certaines élites.

Lotfi Guermiti