Rien ne va plus entre la direction générale de l’unité pipes et tubes Algérie (AMPTA) ArcelorMittal et les travailleurs qui revendiquent, entre autres, l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.
Les travailleurs ont décidé, hier, de poursuivre leur mouvement de grève à l’issue d’une assemblée générale organisée en dehors du complexe sidérurgique où se trouve l’unité. En effet, la direction du complexe craignait des débordements et des actes de sabotage. Aussi, les travailleurs de l’AMPTA ont été contraints de laisser leurs voitures à l’extérieur avant d’accéder au complexe d’El Hadjar.
En outre, le secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’unité AMPTA, Lotfi Farah, qui a été licencié, et le président du Conseil de participation (CP) ont été interdits d’accès au complexe.
Une décision qui a encore durci le mouvement de protestation puisque les grévistes exigent le réintégration des deux travailleurs. Selon Lotfi Farah, l’absence de dialogue engendre la colère des travailleurs.
En effet, ils ont programmé une autre assemblée pour aujourd’hui afin de décider des actions à mener pour « contraindre la direction générale au dialogue », a indiqué le syndicaliste. De son côté, la direction générale de l’unité affirme qu’il n’y aura pas de retour sur les décisions de justice. « Il ne faut pas céder au chantage. Des décisions de justice viennent de mettre fin à ce conflit et elles doivent être respectées, sinon c’est la porte ouverte aux hostilités », a estimé un responsable à la DG. Ce dernier relève que 70% des travailleurs sont pour la reprise du travail mais malheureusement ils sont pris en otages par une minorité qui impose sa loi. « Ici, c’est la loi du plus fort.
Les travailleurs, par crainte de représailles, ne veulent pas reprendre le travail. Moi-même en tant que responsable à la direction générale, je n’ai pas pu accéder à mon bureau pendant trois jours. J’y étais carrément chassé par certains travailleurs », explique-t-il. « La chaîne de production est paralysée depuis le mois de février dernier. Nous avons demandé aux travailleurs de continuer le travail tout en maintenant le dialogue social avec les responsables de la DG. Mais personne ne veut écouter la voix de la raison. Nous avons 4.000 tonnes de produits semi-finis et des contrats avec nos partenaires qu’il faut honorer mais avec cette situation, nous allons droit dans le mur », met-il en garde. Le responsable confirme qu’il y a une instabilité dans cette importante entreprise qui alimente la Sonatrach en tubes non soudés.
« De 2010 à 2015, l’AMPTA a vu défiler six directeurs généraux. Un indice fort qui montre l’instabilité dans laquelle se trouve cette unité », explique le même responsable.
Les violences verbales et physiques menées par certains travailleurs à l’encontre des cadres de l’entreprise ont poussé au pourrissement, selon le même responsable. « Tout l’encadrement est terrorisé », affirme-t-il, mentionnant que la justice a statué sur ce conflit et ordonné aux grévistes de reprendre le travail le 12 juillet dernier, sauf que cette décision n’a pas été respectée », indique le responsable qui n’exclut pas une manipulation de l’extérieur.
M. Benkeddada
