Ghardaïa connaît depuis plusieurs mois des affrontements sporadiques entre Arabes et Mozabites qui ont déjà fait des morts et des blessés, malgré le déploiement par l’Etat d’importantes forces de police et de gendarmerie pour ramener le calme.
Dans la journée d’hier, les escarmouches entre les deux communautés ont repris et des dizaines de personnes ont été blessées dans le quartier de Chaâbat Nichene, selon un membre de la cellule de coordination et de suivi des événements de Ghardaïa.
«Plusieurs blessés ont été enregistrés. La situation s’est partiellement calmée après l’intervention des forces de l’ordre», ajoute-t-il. Avant-hier, de nouveaux troubles intercommunautaires sont survenus dans le quartier de Aïn Lobo, où deux bus ont été caillassés et une femme blessée, a-t-on appris auprès des sources locales. «La gendarmerie est intervenue et a pu maîtriser la situation.
Mais on ne sait pas encore comment cela va évoluer vu la tension qui demeure palpable », a indiqué notre interlocuteur. Jeudi passé, dans le quartier de Baba Ould Djemma, une dizaine de personnes ont été blessées dans des escarmouches entre des Mozabites et Arabes. En décembre dernier, la ville du M’zab a connu des affrontements entre Arabes et Mozabites qui ont fait, au moins, quatre morts. Plus de 6 000 agents des forces de l’ordre sont déployées à travers les rues et quartiers du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa. Dans le même contexte, 26 personnes présumées impliquées dans les regrettables événements ont été interpellées récemment par la justice.

Dix personnes «arrêtées en flagrant délit» ont été placées sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Ghardaïa, tandis que 16 au-tres présentées devant la même juridiction ont bénéficié d’une citation directe le jour du procès. Une enquête minutieuse suit son cours pour déterminer les responsables des événements qu’a connus la région de Ghardaïa depuis décembre 2013 pour déterminer les circonstances des actes criminels ayant entraîné la mort de personnes et la destruction de biens d’autrui.
Lors d’une conférence de presse tenue avant-hier, le directeur général de la Sûreté nationale est revenu sur le déploiement des forces de police et de gendarmerie à Ghardaïa pour ramener le calme. «Nous sommes en train d’alléger le dispositif sécuritaire (à Ghardaïa) en fonction de l’amélioration de la situation», avait-il déclaré.
Les trois agents de police accusés d’avoir exercé des violences contre des personnes interpellées lors des évènements de Ghardaïa ont été radiés du corps de la police, a déclaré, dimanche, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. S’exprimant lors d’une conférence de presse, le responsable de la DGSN a averti que tout agent de police contre lequel des preuves matérielles seront fournies subira le même sort.
Il a précisé que la maîtrise de la situation qui prévalait dans la wilaya de Ghardaïa, entre décembre et février, «n’a pas été facile», rappelant qu’en plus des effectifs de la sûreté de wilaya qui dépassent les 4 000 hommes, 26 unités républicaines de sécurité et plus de 9 brigades mobiles de police judiciaire (Bmpj) ont été déployées pour la circonstance.
M.C.