Les relations entre la Minurso et l’occupant marocain se sont dégradées
La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental «n’a pas été en mesure de mettre en oeuvre un référendum…», a déclaré Alistair Burt, le ministre britannique chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Londres met les pieds dans le plat: le peuple sahraoui doit s’exprimer librement sur son avenir dans le cadre d’un référendum d’autodétermination. Le Maroc ne veut pas en entendre parler. Rabat ne jure que par son projet d’autonomie. Le Royaume-Uni soutient «fermement les efforts menés actuellement par l’ONU en vue d’un accord pour une solution politique durable et mutuellement acceptable qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a déclaré Alistair Burt, le ministre britannique chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui a cependant tenu à souligner que concernant la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental: «Le processus politique est au point mort, ce qui signifie que la Minurso n’a pas été en mesure de mettre en oeuvre un référendum ou de poursuivre les préparatifs d’organisation du processus de transition.»
Qui a intérêt à saborder une telle mission? A lui mettre les bâtons dans les roues? Le diplomate britannique n’en dira pas plus. Le représentant personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental avait, sans ambages, pointé du doigt les autorités marocaines.
Le principe de neutralité de la Minurso «est, depuis de nombreuses années compromis par le Maroc», avait mentionné Christopher Ross, dans son rapport examiné par le Conseil de sécurité, le 17 avril 2012. Le problème doit être remis sur le tapis lorsqu’il présentera le compte rendu de sa dernière visite au Conseil de sécurité, le 22 avril 2013.
En attendant, le représentant personnel de Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, dont la tournée au Maghreb est en voie de s’achever sans doute après une dernière escale à Alger a réitéré sa mise en garde: «La situation très grave dans la région du Sahel et son voisinage exige une solution rapide de cette crise du Sahara occidental, plus qu’à tout autre moment», a déclaré Christopher Ross, à l’issue de son entretien avec Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie.
L’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies a, en outre, précisé que sa visite à Nouakchott s’inscrivait «dans le cadre de sa tournée dans la région, consacrée à la recherche d’une solution à la question du Sahara conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité». Les conséquences de la crise malienne sur la région ne peuvent cependant occulter la question de la violation des droits de l’homme et la pratique de la torture par les forces de répression marocaines contre les populations sahraouies. Un sujet qui a été au coeur des débats au sein du Parlement britannique.
Mark William, député libéral-démocrate et membre du Groupe interparlementaire sur le Sahara occidental, a interpellé William Hague, le chef de la diplomatie britannique. Il a demandé à son gouvernement de transmettre aux autorités marocaines les préoccupations exprimées par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture ainsi que «les mauvais traitements subis par les 24 civils sahraouis (de Gdeim Izik condamnés par un tribunal militaire Ndlr) pendant leur deux ans de détention».
Il est «inacceptable» que les prisonniers sahraouis soient jugés par un tribunal militaire, s’est-il indigné. Il faut signaler que le procès des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik s’est aussi invité à Tunis. Kaltoum Bassir, militante sahraouie de l’association Chems El-Houria pour la défense des droits de l’homme qui a participé au Forum social mondial «FSM-Tunis 2013», a indiqué, que l’objectif de cette participation était de «dénoncer les pratiques sauvages et graves exactions contre les militants sahraouis dans les territoires sahraouis occupés…»…L’écho est parvenu outre…Manche.