Les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, tentent de «réanimer» le processus «Genève 2»
Cette conférence doit reprendre les lignes d’un accord international signé à Genève le 30 juin 2012, mais jamais appliqué, dessinant les contours d’une transition politique en Syrie.
Des représentants de la Russie et des Etats-Unis se retrouveront la semaine prochaine à La Haye pour préparer une conférence de paix internationale sur la Syrie, ont indiqué un vice-ministre russe des Affaires étrangères et la diplomatie américaine. «Cette réunion aura lieu en milieu de semaine prochaine à La Haye», a déclaré le vice-ministre Guennadi Gatilov à l’agence Interfax, le département d’Etat précisant qu’elle fera suite à l’accord passé lors du sommet «2+2» le 9 août à Washington entre les ministres américains et russes des Affaires étrangères et de la Défense, John Kerry, Sergueï Lavrov, Chuck Hagel et Sergueï Choïgou.
Ni M.Gatilov ni cette source n’ont précisé quels responsables russes participeraient aux discussions. Côté américain, il s’agira de la sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques Wendy Sherman et de l’ambassadeur pour la Syrie Robert Ford. La conférence de paix sur la Syrie, dite Genève 2, dont l’objectif est de réunir à une même table des responsables du régime syrien et de l’opposition, n’aura probablement pas lieu avant octobre, avait déclaré la semaine dernière M.Gatilov. Russes, Américains et l’ONU s’efforcent depuis trois mois de mettre sur pied Genève 2, qui doit offrir une solution politique négociée entre Damas et la rébellion. Cette conférence doit reprendre les lignes d’un accord international signé à Genève le 30 juin 2012, mais jamais appliqué, dessinant les contours d’une transition politique en Syrie. Ce deuxième volet du «processus de Genève» devait initialement se tenir en juin, puis en juillet, mais souffre des désaccords majeurs sur son objectif et ses participants, ainsi que de la poursuite de la guerre qui a fait plus de 100.000 morts en deux ans et demi. La Russie soutient le régime syrien, les Etats-Unis appuient techniquement la rébellion.
Sur le terrain, de nouveaux combats ont éclaté hier entre des jihadistes et la principale milice kurde, dans les régions à majorité kurde du nord et de l’est de la Syrie, ont indiqué une ONG et des militants. Dans la province de Hassaké, dans le nord est de la Syrie, «les combats font rage entre les Comités de protection du peuple kurde (YPG) d’un côté et (les jihadistes) de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), du Front al-Nosra et d’autres bataillonse a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne) Les combats se déroulaient dans les villages de Dardara, Hmeid, et Jafa et dans ceux entourant la ville stratégique de Ras al-Aïn, près de la frontière turque. En raison de la violence des affrontements, plus de 30.000 Syriens se sont réfugiés dans la région autonome du Kurdistan irakien depuis jeudi, a annoncé l’ONU lundi, en évoquant un afflux sans précédent en Irak. «Il y a une guerre pour le contrôle du territoire et du pétrole», a affirmé un militant kurde de Ras al-Aïn, qui constitue un passage clé entre la Turquie et la Syrie. Le parti de l’Union démocratique (PYD), le principal parti kurde de Syrie, qui domine l’YPG, a annoncé un plan pour imposer l’autonomie dans les régions kurdes. Ailleurs en Syrie, quatre personnes, dont un enfant, ont été tuées par un obus tiré par l’armée syrienne, contre le quartier de Tariq al-Bab dans la ville d’Alep (nord), a indiqué l’Osdh.