CONFLIT DE SYRIE L’armée syrienne avance dans la Ghouta orientale

CONFLIT DE SYRIE L’armée syrienne avance dans la Ghouta orientale

Les forces syriennes et les milices populaires ont chassé les groupes armés des villes d’Outaya, de Housh al-Salhiya et de Tal-Farzat en Ghouta orientale, une banlieue de Damas, a rapporté hier la chaîne de télévision al-Mayadeen.

Selon la chaîne, «les terroristes du Front al-Nosra ont essuyé des pertes et battu en retraite». Le commandement de l’armée syrienne a ordonné d’isoler un avant-poste des formations armées illégales dans le secteur de Marj al-Sultan, près de Douma, à 12 km de Damas, selon la même source, soulignant que l’opération est appelée à faciliter la sortie des civils bloqués par les terroristes en Ghouta orientale. L’offensive menée depuis quelques semaines a permis à l’armée syrienne de progresser à l’intérieur de la Ghouta orientale sous la coupe de groupes jihadistes. Les combats se sont cependant poursuivi sporadiquement malgré la trêve quotidienne de cinq heures décrétée par Moscou et qui est entrée en vigueur mardi dernier. A la faveur de cette percée, l’armée syrienne contrôle désormais 10% de l’enclave rebelle, des secteurs situés dans l’est et le sud-est du fief. Afin d’informer la population sur les moyens de quitter l’enclave, des hélicoptères de l’armée syrienne larguaient des tracts sur la Ghouta orientale, indiquant les voies à emprunter pour atteindre le couloir humanitaire près d’al-Wafidine. Mais les civils n’arrivent pas à quitter les régions occupées par les terroristes pour la 5e journée consécutive, malgré l’organisation des pauses humanitaires quotidiennes de 9h00 à 15h00 heure locale, selon la même source. Selon le chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, Iouri Evtouchenko, cité par l’agence russe Sputnik, la situation humanitaire dans la région ne cesse d’empirer. «Des snipers terroristes tirent sur les abords du couloir humanitaire reliant la Ghouta orientale à la capitale syrienne. Les extrémistes utilisent un réseau de souterrains pour mener leurs attaques», a-t-il indiqué. Toutefois, des centaines d’habitants, femmes et enfants notamment, tentaient hier de sortir du ghetto pour rejoindre les couloirs humanitaires. Dans ce contexte, Geer Cappelaere, directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a annoncé qu’un convoi humanitaire de l’ONU devait arriver à Douma hier. Le convoi transporte des vivres et des aliments pour enfants. D’après lui, les autorités syriennes ont autorisé le passage du convoi. Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et le président français Emmanuel Macron ont exprimé samedi soir leur «grave préoccupation» face à la situation dans la Ghouta orientale. Les deux hommes ont souligné leur «pleine détermination à faire appliquer par le régime syrien et ses alliés» une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, réclamant un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie. Adoptée fin février, cette résolution est restée sans effet. «Les convois de l’ONU doivent livrer dès à présent l’assistance médicale et alimentaire indispensable aux populations assiégées», a ajouté la présidence française. Selon la même source, M. Macron devauit s’entretenir hier avec son homologue iranien Hassan Rohani, Téhéran étant l’un des principaux soutiens du régime. Après avoir multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, l’armée syrienne contrôle désormais plus de la moitié du territoire, et reste déterminé à reconquérir l’intégralité du pays. «La superficie de la Ghouta (rebelle) se rétrécit», a assuré samedi soir sur son site internet le quotidien syrien al-Watan, rapportant la reconquête par l’armée arabe de Syrie de plusieurs localités. L’enclave rebelle d’une centaine de kilomètres carrés représente un tiers seulement de la vaste région agricole de la Ghouta orientale. «Les terroristes goûteront à la défaite prochainement dans la Ghouta, comme ils l’ont connue à Alep», deuxième ville du pays, a assuré samedi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Ayman Soussane, cité par l’agence officielle Sana. Le scénario dans la Ghouta n’est pas sans rappeler celui de 2016 à Alep, où les rebelles avaient dû abandonner leurs quartiers après un siège asphyxiant.