Le S.G. du FLN est sorti renforcé après les élections
Depuis 1972, le parcours de Belkhadem n’est pas fait uniquement d’ascensions. Il faut dire qu’il ne s’est pas fait que des amis.
Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a accédé pour la première fois aux responsabilités en 1972 lorsque Houari Boumediene le nomma directeur adjoint aux relations internationales à la présidence de la République. Il n’a pas cessé de gravir les échelons. Bien que porté à la tête du FLN, le parcours de cet homme n’est pas fait uniquement d’ascensions. Des revers aussi il en a connus. Celui qui est né un 8 novembre 1945 à Aflou, dans la wilaya de Laghouat, se projette dans la perspective de 2014 pour la présidentielle.
Avant que Boumediene ne découvre son art de la harangue exprimée dans un arabe classique irréprochable, Belkhadem était un enseignant de langue arabe. Boumediene, séduit, lui a rapidement mis les pieds à l’étrier, lui ouvrant grandes les portes de l’appareil du parti.
Député FLN (1977-1982, 1982-1987, 1987-1992), Abdelaziz Belkhadem a présidé l’APN entre 1990 et 1991. Avec la dissolution de l’APN et l’arrêt du processus électoral en 1992, il s’éclipse de la scène politique avant de réapparaître.
En 2000, M.Belkhadem est nommé ministre des Affaires étrangères. Un poste qu’il quitte en 2005 suite à sa désignation à la chefferie du gouvernement jusqu’à 2008. Depuis, il est ministre d’Etat, représentant personnel du chef de l’Etat. Chef du FLN depuis 2007 – suite au «redressement» effectué contre l’ancien secrétaire général du parti, Ali Benflis – Belkhadem s’est vu renouveler le mandat à l’occasion du 9e congrès le 21 mars 2010.
Il fait face à une fronde très grave menée par ses anciens mentors.
Depuis sa reconduction à la tête du FLN, Belkhadem a été contesté par un «mouvement de redressement et d’authenticité»
Il est accusé de centralisation du pouvoir, de décisions unilatérales et de violation des statuts et règlement intérieur de l’ex-parti unique. Mais la contestation de l’actuel secrétaire général du FLN atteindra son apogée lors de la confection des listes électorales. Plus de 200 membres du comité central ont signé une pétition pour la convocation d’une session extraordinaire du comité central afin de lui retirer leur confiance. Le grief retenu contre M.Belkhadem est l’islamisation des candidatures et l’exclusion de l’aile républicaine du parti. Il est lâché même par ses plus proches collaborateurs, à l’instar du membre du bureau politique, Abdelhamid Si Affif, qui s’est distingué par des déclarations incendiaires contre le SG du FLN. Devant la levée de bouclier, Abdelaziz Belkhadem a promis de démissionner en cas d’échec des listes FLN. Toutefois, la victoire électorale du FLN renforce paradoxalement Belkhadem qui se projette désormais à l’horizon 2014.
Et comme changer de fusil d’épaule au FLN est un acte d’héroïsme, il faut s’attendre à des retournements de veste de certains membres du comité central. Ce qui est sûr, c’est que le FLN qui est un parti cryogène, n’est pas immunisé contre les cyclones.
Le mandat de Abdelaziz Belkhadem a fait craindre à nombre d’observateurs la transformation du FLN en parti islamiste. Belkhadem n’est pas contre le retour des membres du FIS dissous à l’activité politique, ne voit aucun inconvénient à leur éventuelle structuration au sein du FLN et plaide même pour leur participation aux élections.