La situation risque de déraper à tout moment à Ililtène ( 70 km au Sud de la wilaya de Tizi Ouzou) en raison d’un conflit autour de la répartition des eaux de sources entre quatre villages.
Toutes les tentatives de concilier les populations de ces villages, voisins les uns des autres, n’ont rien donné pour le moment. C’est le maire de la localité, Ouramdane Azzoug (d’obédience RCD) qui vient de lancer un appel à l’adresse des pouvoirs publics afin de trouver une solution à ce litige devenu « une bombe » qui risque « d’éclater à n’importe quel moment et qui pourra engendrer des dégâts dépassant de loin ceux connus dans l’affaire de Ghardaia ».
A l’origine de ce conflit, qui remonte aux années 70, la répartition des eaux de quelque 14 sources, situées en haute montagne, au profit de quatre villages. Cette répartition fait objet de contestation entre d’une part, Azrou et Iguefilène, et de l’autre, Tifilkout et Taghzouth.
Le sabotage de la conduite d’alimentation des populations de ces villages intervenu, il y a quelques jours, a été à l’origine de la remontée en surface de ce différend après ceux de 1994 et 2015. Des hommes encagoulés seraient derrière cet acte malveillant.
A la suite de cet incident, des habitants d’Iguefilène décident de récupérer l’une de ces sources, à savoir, Alma El Ainsseur au motif qu’elle est située sur un terrain appartenant à l’un des habitants du même village. Depuis c’est la guerre froide entre les habitants des deux camps.
Le wali et le président de l’Assemblée Populaire de Wilaya ont, chacun de son côté, tenté de mener une médiation entre les deux parties mais sans succès. Pour le maire d’Ililtène, la solution résiderait en l’application de « la loi n°05-12 du 04 aout 2005, relative à l’eau, une loi qui a défini le secteur qui gère l’eau » afin de mettre fin à ces solutions provisoires qui durent depuis 1973 sous forme d’arrangements qui ne durent pas longtemps. »
Selon l’édile, « des gens mal intentionnés, dont certains sont des élus du peuple, ont aussi essayé de manipuler des personnes pour des fins inavouées » tout en s’interrogeant « est-ce que des forces occultent n’alimentent pas ce problème pour provoquer un embrasement généralisé ? ».
Le groupe des élus RCD au sein de l’APW de Tizi Ouzou réclame depuis, hier, une session extraordinaire de l’APW afin de débattre de ce conflit et tenter de dégager des solutions à ladite situation qualifiée des « plus inquiétantes ». Pour eux, « faute d’un règlement définitif par l’administration, le problème récurrent, depuis des décennies, de la répartition de l’eau potable entre les villages a refait surface ».
Et ils avertissent, dans leur demande adressée au président de l’APW, que « le conflit pourrait rapidement dégénérer et conduire à l’irréparable. Face à cette situation, notre responsabilité en tant qu’élus nous impose d’agir en urgence pour éviter le drame et amener les autorités de la wilaya à trouver un règlement juste et définitif à ce problème ».
De son coté, le Rassemblement National Démocratique (RND) de Tizi Ouzou a, dans une déclaration signée par son coordinateur de wilaya et non moins député du parti, Tayeb Mokadem, indiqué que » nous constatons la radicalisation et le durcissement des positions entre les habitants des quatre villages belligérants de la commune d’Illiltene, daïra d’Iferhounen Wilaya de Tizi-Ouzou, à savoir : Azrou , Iguefilen , Tifilkout et Taghzout en mésentente sur la répartition de l’eau potable malgré son abondance (Dieu merci) au point de pouvoir alimenter d’autres localités ».
Le responsable du RND avertit que « de crainte que la situation litigieuse ne prenne des dérapages non souhaitables » il appelle les habitants de ces quatre villages en conflit, « à assouplir leurs positions pour laisser place aux esprits de la sagesse et de la retenue dans la gestion de ce contentieux hydrique récurrent. »