Les négociations entamées depuis plus d’un mois avec l’administration n’ont pas abouti à des décisions consensuelles. Une nouvelle fois, le personnel navigant commercial compte faire grève pour se faire entendre.
Une grève nationale et illimitée est prévue entre le 4 et le 6 septembre prochain. Une nouvelle fois, le personnel navigant commercial menace de paralyser la compagnie aérienne si ses revendications ne seront pas satisfaites, du moins une partie d’entre elles pour bien commencer. Aucun changement n’a été opéré depuis la reprise du dialogue avec l’administration le 17 juillet dernier, estime le Collectif du PNC. «Aucune décision palpable n’a été prise depuis», diton.
Auprès des travailleurs, la situation reste tendue. Hier mercredi, un inspecteur du ministère du Travail s’est rendu à l’aéroport international d’Alger pour examiner les conditions de travail du PNC. «Tout a été refait ! Une maquilleuse a même été installée à l’entrée de la salle de cours alors que nous l’avons jamais vue !», affirment des employés, ajoutant que les locaux, d’habitude abandonnés, ont été nettoyés et des fauteuils retapés ont été installés dans la salle de repos «pour faire croire que tout allait bien». Aujourd’hui, tôt le matin, le conseil d’administration d’Air Algérie se réunira pour trancher la question et annoncer ses décisions. Le personnel navigant commercial ne s’attend pas à de bonnes nouvelles.
«L’on nous annoncera une autre fois une augmentation de 20 % pour tous les salariés de la compagnie avant l’Aïd. Mais cette décision profitera à d’autres employés et pas au PNC, les initiateurs du mouvement social», explique-ton. Le salaire de référence du PNC estimé à 16 000 DA, au vu de la nouvelle hausse, augmentera de 4 000 DA (20 000 DA). «C’est le salaire de référence d’autres employés qui va quadrupler. Ce n’est pas normal ! L’administration dit que la compagnie doit maintenir son équilibre financier pourtant, cette augmentation entraînera une hausse de plus de 50 000 DA pour certains ». Dans un communiqué rendu public au courant de cette semaine, Air Algérie avait indiqué que plus les négociations avançaient, le PNC brandissait de nouvelles revendications. De nouveaux points sont réapparus. Pour le Collectif du PNC, il est tout à fait normal d’évoquer les frais d’habillement et d’entretien, des points à revoir puisqu’ils n’ont pas bougé depuis plus de 20 ans.

Quant aux 200 euros remis à certains PNC en voyage à l’étranger, ce sont des frais de mission. «Nous ne touchons pas 200 euros par mois. Ce n’est pas vrai !». Le Collectif évoque également les heures de travail supplémentaires du PNC qui ne respectent pas les normes recommandées. «L’on nous a dit que le régime de travail sera revu et que ça changera mais pour le moment on ne voit rien. Comment ne pas appliquer un régime de travail en vigueur en attendant un nouveau, ce n’est pas sérieux !». Les réunions avec l’administration n’ont pas pu aboutir à des décisions consensuelles entre les deux parties. Aussi, la feuille de route établie avec l’ancien P-dg d’Air Algérie Bouabdallah n’a visiblement pas été respectée comme convenu, ce qui attise la colère du PNC.
I. B.