Conflit à l’ISMAS: Vers le pourrissement

Conflit à l’ISMAS: Vers le pourrissement
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Comme il fallait s’y attendre, et après la «mise au point» du département de Khalida Toumi annonçant la suspension des cours et non pas la «fermeture» de l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (ISMAS), précision apportée par l’inspecteur général au ministère de la Culture, Rabah Hamdi, dimanche dernier, les étudiants de l’institut, en grève de la faim depuis maintenant plus de dix jours, ont improvisé, hier, un point de presse devant le portail de leur établissement pour rappeler leur «détermination» à poursuivre leur action.

A travers cette action médiatique, ils ont tenu à dénoncer l’«indifférence» de la tutelle visà- vis de leurs revendications. Une plateforme qui se décline en plusieurs points, ont tenu à rappeler les représentants des étudiants, avec l’application des engagements pris en 2011 par leur tutelle, comprenant particulièrement «la valorisation des diplômes de l’institut, la mise en place d’ateliers de formation et l’amélioration de l’encadrement ».



Les étudiants de l’ISMAS ont déjà affirmé, par le passé, que le mouvement de protestation a pour objectif «l’application de nos revendications qui se résument dans les quatre ateliers que madame la Ministre a promis lors de sa dernière visite à l’institut en 2011», précise leur communiqué «explicatif» rendu public, il y a près de deux semaines, sur les motifs de leur grève de la faim.

L’ouverture d’une enquête approfondie sur la gestion de l’institut, «qui souffre de la sourde oreille pratiquée par les deux ministères de tutelle », est également parmi leurs demandes. «Au lieu de répondre à notre appel de détresse, le ministère de la Culture a décidé récemment de fermer notre institut. Cela veut dire que les pouvoirs publics ont fermé toufrantes les portes du dialogue», ont regretté les étudiants.

LG Algérie

La suspension des cours et des activités pédagogiques a été décidé, selon la tutelle, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour officiellement «protéger les étudiants et de préserver les biens de l’institut», toujours d’après la version ministérielle.

Par ailleurs, et selon les animateurs du point de presse d’hier, quatre des dix grévistes de la faim ont été évacués, au cours des dernières 48 heures, à l’hôpital, en raison de «la détérioration de leur état de santé ». Rappelons que deux versions sont avancées pour expliquer le conflit qui mine, depuis plusieurs semaines déjà, l’ISMAS.

Des revendications, un débrayage général suivi d’une grève de la faim pour finalement voir le ministère de la Culture décider de suspendre les cours de l’institut à partir du 27 février dernier.

Pour le ministère de la Culture, les raisons de ces «troubles» sont purement disciplinaires après que l’administration eut notifié aux étudiants la décision de présenter les absentéistes devant le conseil de discipline, le 16 janvier 2013, après que plusieurs d’entre eux eurent cumulé plus de 60 absences en seulement deux mois et demi.

Par la suite et à partir du 24 février 2013, «les personnes concernées par les mesures d’expulsion ont entamé une grève de la faim et investi l’accès principal de la direction des affaires pédagogiques entravant la circulation, en dressant des barricades par l’utilisation des biens de l’institut», selon le communiqué de la culture rendu public jeudi dernier, qui ajoute que malgré la décision prise par la ministre, les étudiants continuent d’occuper les lieux amenant le ministère à envisager d’introduire une autre requête auprès des juridictions dans le courant de la première semaine de mars 2013.

Moncef Wafi