La grève générale des travailleurs de l’Etusa se poursuit pour le quatrième jour consécutif. Une grève qui se corse de plus en plus surtout, qu’en ce mercredi, la contestation s’est élargie aux conducteurs des bus «Talaba», une filiale de l’Etusa chargée de transporter les étudiants.
La crise que traverse l’Etusa n’est pas près de connaître son dénouement. Le bras de fer engagé entre les travailleurs soutenus par leurs représentants de base et l’employeur est entré hier dans son quatrième jour. Le fait nouveau réside dans la décision prise par les conducteurs des bus de la filiale «Talaba», chargée de transporter les étudiants. Ces derniers qui ont jusque-là tenu à respecter l’engagement pris par l’employeur auprès de ses clients ont décidé, depuis hier, de joindre leurs collègues contestataires.
Il n’est pas exclu que cette situation soit élargie à d’autres entreprises conventionnées avec l’ex-RSTA. Selon des sources proches de la direction générale de l’Etusa, la situation que traverse cette entreprise a engendré des pertes considérables, estimées à des dizaines de millions de centimes. «Pour le moment, aucun bilan financier n’a été dressé», souligne-t-on de bonne source. Pendant ce temps, du côté de la Centrale syndicale, on s’interroge sur le retard accusé par la direction générale de l’Etusa pour entamer la mise en application du protocole d’accord signé entre les deux parties en octobre dernier. Il s’agit, notamment, de la question relative à «l’étude des cas des travailleurs licenciés». Une situation qualifiée de «blocage volontaire orchestré par des personnes à la fois internes et externes à l’entreprise». «Il s’agit d’une volonté délibérée pour pousser au pourrissement orchestré par ceux qui ont, jusque-là, bénéficié des avantages et autres privilèges de l’Etusa», indique-ton. Pour rappel, les contestataires plaident «la réintégration de l’ensemble des travailleurs licenciés arbitrairement», la «confirmation dans leurs postes de ceux qui ont signé des CDD à deux reprises» et la «dissolution du bureau du syndicat d’entreprise». Les contestataires ont indiqué par ailleurs que le mouvement de grève se poursuivra «jusqu’au départ du responsable de la Fédération des transports de la Centrale syndicale et du DG de l’Etusa».
«Cela fait presque un mois qu’ils ont signé un accord mais aucun point n’a été concrétisé jusqu’à maintenant» a-t-il ajouté. Pour rappel, le premier responsable de cette entreprise, Yacine Krim, a reconnu que le taux de suivi de la grève a avoisiné les 80%, le deuxième jour de la grève générale. Pour ce responsable, un problème «syndico-syndical» est à l’origine de ce nouveau mouvement de protestation à l’Etusa. «Tous les engagements que j’ai signés ont été respectés», a-t-il affirmé dans une déclaration faite à la presse. Les employés reçoivent leur salaire entre le 22 et le 25 du mois, a-t-il précisé, en rappelant qu’il est encore trop tôt pour parler de non-respect de l’accord. «Il y a des choses qu’on va accorder ce mois-ci et d’autres le mois prochain », a-t-il déclaré.
A. B.