Au moment où les représentants du personnel navigant commercial entament la deuxième semaine de concertations avec la commission en charge de leur dossier, les déclarations des responsables d’Air Algérie se succèdent et sont loin d’être apaisantes.
Le Collectif du PNC a du mal à comprendre cette démarche. «Nous sommes les enfants du peuple et nous demandons nos droits. C’est tout ! Nous n’avons pas d’autres intérêts ! Mon père est fonctionnaire et est petit-fils de fonctionnaire. C’est la situation de tout le Collectif. Nos grands-parents sont tous des agriculteurs !», s’indigne Nazim Maiza, l’un des quatre délégués du Collectif du PNC. Hier mardi, il était en réunion avec les membres de la commission quand il a lu, comme ses camarades, les propos de Mohamed-Salah Boultif P-dg d’Air Algérie, rapportés par le quotidien Le Jeune Indépendant. «Nous avons du mal à comprendre cette stratégie. D’un côté, l’on ouvre le dialogue avec l’administration, de l’autre côté, des déclarations de responsables viennent s’opposer à cette politique d’apaisement. Nous voulons construire, nous voulons bâtir», affirme Nazim Maiza. Dans son édition d’hier, Le Jeune Indépendant indique que le nouveau P-dg de la compagnie «compte donner un coup de pied dans la fourmilière dès la rentrée sociale afin de se débarrasser des brebis galeuses au sein du personnel navigant». L’auteur de l’article ajoute que la moitié du personnel navigant commercial «sera mise d’office au sol ou réorientée vers d’autres tâches». Le journal affirme que Mohamed-Salah Boultif attend un retour à la normale pour «demander des comptes». «Plus d’une centaine d’entre eux, fils et filles d’anciens pontes du régime, sont souvent en congé de maladie et profitent de l’occasion pour aller passer leurs vacances à l’étranger, plus précisément à Majorque», rapporte le journal citant une source proche du patron de la compagnie aérienne. Durant cette semaine, la Radio algérienne a invité le directeur des ressources humaines de la compagnie et un syndicaliste pour parler de la situation du PNC. «La radio a donné la parole à un syndicaliste de l’Union générale des travailleurs algériens pour nous représenter, mais ce n’est pas nous, ce n’est pas le Collectif !». Des sorties médiatiques qui ont affecté le moral de la corporation. De nombreux travailleurs s’interrogent sur l’intérêt de ces initiatives dans la presse étatique. «Ce que dit le patron de la compagnie n’a rien à voir avec nous. Absentéisme, non-conformité aux critères de sélection… Tout cela relève de la direction générale». «Des personnalités importantes ont quand même promis et nous y croyons», disent-ils. Après quatre jours de grève, du 11 au 14 juillet 2011, le personnel navigant commercial a suspendu son mouvement suite à la médiation de la porte-parole du Parti des travailleurs, de Sidi Saïd, patron de l’UGTA et les promesses faites par Ahmed Ouyahia. Depuis, les négociations ont repris entre l’administration et le Collectif du PNC dans le but d’éviter le pourrissement et de trouver un compromis. Elles avancent lentement et portent essentiellement sur la revalorisation salariale. Il y a quelques jours, la direction générale d’Air Algérie avait promis de donner une réponse définitive sur la revalorisation salariale avant le 31 juillet. «Nous sommes satisfaits de l’avancement des discussions et satisfaits de leur déroulement jusqu’à présent», confie Nazim Maiza.
I. B.
