Confidences sur ce retour à la téte du RND, La vraie mission de Ouyahia

Confidences sur ce retour à la téte du RND, La vraie mission de Ouyahia

Le retour de Ouyahia à la tête du RND suscite bien des interrogations et chacun y va de sa petite théorie. Qu’en est-il en vérité?

Le retour de Ouyahia à la tête du parti, imminent, n’est pas anodin et répond à une feuille de route bien tracée. C’est ce qu’indique une source proche des sphères dirigeantes du RND. «Il s’agit dans un premier temps de re-mobiliser le parti en lui insufflant une dynamique nouvelle à travers un retour massif sur le terrain», indique cette source, ajoutant qu’il s’agit également et surtout de «recadrer le débat politique national en évacuant celui sur la transition démocratique».

La seconde grande mission dont se chargera M.Ouyahia, à en croire la même source, consiste à descendre dans l’arène pour «défendre le projet de révision de la Constitution auprès des adversaires du président de la République et de la population». Cette nouvelle donne qui ne manquera sans doute pas de faire sortir le RND de sa tanière et de le replacer au milieu des tiraillements qui agitent la scène politique nationale intervient au moment où le FLN, malgré un passage en force lors du Xe congrès tenu récemment, vit toujours dans une forme d’instabilité. La situation est donc toute préparée pour permettre au RND de damer le pion à l’ex-parti unique.

En effet, le conseil national du Rassemblement national démocratique qui va se réunir le 10 du mois en cours pour élire un nouveau secrétaire général par intérim, signera le retour triomphal de Ouyahia. Depuis la démission de Abdelkader Bensalah suite à l’amorce d’un mouvement de contestation au sein du parti, la base s’agite dans tous les sens. «Le départ de Bensalah est attendu depuis longtemps, car il a montré une certaine démotivation quant à la gestion du parti.

Depuis qu’il est à la direction nationale, les instances du parti ont vécu une sorte d’immobilisme inquiétant qui a laissé certains observateurs prédire son départ précipité», nous a déclaré encore notre source. Mais l’agitation qui traverse la base du RND ne semble pas en mesure de sécréter des candidats suffisamment costauds pour diriger la deuxième force politique du pays et qui est appelée à être la première, et, partant, pour rivaliser avec l’ombre de Ahmed Ouyahia qui n’a jamais cessé de hanter le RND. C’est que, depuis son départ fracassant en 2013, ce dernier est attendu comme un messie, non pas seulement pour reprendre les rênes du RND mais aussi pour succéder à Abdelaziz Bouteflika.

Ce sentiment est largement partagé par la base du parti, nous confie la même source.

Néanmoins, contrairement à ce que peuvent penser les militants du RND, «bien que Ouyahia soit présidentiable, sa candidature n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment». «Pour celui qui connaît le RND de l’intérieur, il est évident que Ouyahia n’est jamais parti.

Il était tout le temps réclamé par la base, car l’esprit et la dynamique du parti sont inspirés du caractère de cet homme exceptionnel. Ouyahia est présent au parti par ses idées, sa clairvoyance, sa rigueur, son action et sa dynamique. Son absence est toujours vécue comme un drame au parti. Il est celui dont tout le monde a peur, mais aussi celui dont les militants tirent leur force et leur mobilisation. Mais dire qu’on a fait appel comme cela se laisse entendre dans la presse, à Ouyahia pour le préparer à succéder à Bouteflika, c’est un peu tôt et ça dépendra peut-être de la vraie mission qui lui est confiée,» nous a expliqué notre source.

Ahmed Ouyahia qui aurait été «blâmé» par le président, suite à son «échec» à rallier ses adversaires lors des consultations qu’il a menées en 2014, sera-t-il à la hauteur de la «nouvelle mission qui lui est dévolue, à savoir la re-mobilisation de toute la classes politique, y compris les partis regroupés au sein de la Cnltd, autour d’un débat national sur le projet de révision de la Constitution? Une telle mission n’est-elle pas impossible dans la conjoncture actuelle qui est marquée par une «radicalisation des positions de l’ensemble des partis de l’opposition, y compris celle du FFS qui, après l’échec patent de son projet de «reconstruction du consensus national», tente de regagner autant que faire se peut sa place dans l’opposition? Difficile de répondre à ces questions, mais les partisans de Ouyahia croient dur comme fer que «leur cheval» est fait pour être gagnant, surtout dans la conjoncture actuelle. «Ouyahia saura faire bouger l’opposition, il suscitera un débat autour de lui et de ce projet, et c’est ce dont, a besoin le pouvoir actuellement», nous a-t-on assuré.