Par Farid Belgacem
La situation politique qui prévaut actuellement en Algérie et le risque de sa déstabilisation préoccupent au plus haut point le président français, Emmanuel Macron. C’est ce qui ressort d’un aveu d’un haut responsable français, de surcroît qui exerce une haute fonction à l’Élysée.
Selon le journal L’Obs, ce responsable, interrogé au début du mois en cours, a révélé que “le cauchemar du président de la République, c’est l’Algérie. C’était aussi celui de ses prédécesseurs. Les plus hautes autorités de l’État sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika”.
Selon la même source, cette confidence a été faite par ce personnage central avant les manifestations de la jeunesse algérienne contre un cinquième mandat du président grabataire.
On imagine donc aisément qu’aujourd’hui, l’Algérie est plus que jamais le sujet numéro un des préoccupations de l’Élysée. Une grave crise politique dans ce pays si proche, à la suite d’une révolte de la jeunesse et/ou d’une disparition de son président, risque, en effet, de poser des problèmes considérables à la France.
Révélant que l’Élysée était déjà passé par cette forte inquiétude en 2014, ce quotidien français a également révélé, qu’à l’époque, un document confidentiel du centre d’analyse, de prévision et de stratégie du Quai d’Orsay avait souligné que “la mort d’un dirigeant n’est pas forcément source de crise, mais plusieurs pays présentent une fragilité particulière lorsqu’ils réunissent les trois facteurs suivants, l’âge avancé du dirigeant, la concentration excessive du pouvoir et l’absence de mécanisme de succession”.
Pour L’Obs, trois facteurs majeurs font que l’Hexagone craint cette déstabilisation, à savoir que l’Algérie est l’un des principaux fournisseurs d’énergie de la France (10% du gaz importé), en cas de déstabilisation profonde du pays, des centaines de milliers de jeunes pourraient tenter de rejoindre la France par tous les moyens, et la précédente crise politique algérienne à la fin des années 1980 a ouvert la voie aux djihadistes qui ont semé la terreur dans le pays pendant une décennie et menacé la France à plusieurs reprises.