Une conférence-débat a été Organisée, hier, par la Chambre algéro-allemande, à l’hôtel El Djazaïr, sur le partenariat entre les deux pays dans le domaine des énergies renouvelables et ce, dans le cadre de la visite de trois jours effectuée en Algérie par la délégation des hommes d’affaires et des industriels qui représentent huit entreprises allemandes œuvrant dans les énergies renouvelables, notamment solaire.
Cette conférence a été animée par Mme Christina Witteck, Directrice du département des Energies renouvelables au ministère fédéral allemand de l’Economie et de Technologie et M. Jens Altevogt, représentant de l’Académie des énergies renouvelables.
Intervenant lors de l’inauguration des travaux de cette rencontre qui a regroupé des experts des deux pays, le directeur général de la Chambre algéro-allemande, M. Hergenröther, a, à l’occasion de cette rencontre, relevé l’importance de ce secteur aussi bien pour l’Allemagne que pour l’Algérie décidée à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de l’électricité.
En effet, dira-t-il, le ministère de l’Energie et des Mines envisage la production de près de 5 % de l’électricité en recourant aux énergies renouvelables à l’horizon 2015, d’où l’intérêt du marché algérien pour les entreprises allemandes qui auront leur place comme partenaires durables pour le transfert des technologies, avant de poursuivre que plusieurs sociétés allemandes et algériennes ont pu conclure des contrats de partenariat dans le domaine de l’énergie solaire : cas de l’entreprise Schott fournisseur pour la construction de la centrale hybride solaire-gaz, Solar 28, ou encore le Solarsinstitut Jülich qui réalise actuellement une étude de faisabilité sur la construction d’une tour solaire thermique en Algérie et ce, dans le cadre d’un accord de coopération signé entre et le ministère algérien de la Recherche et le ministère allemand de l’Environnement.
La directrice du département des Energies renouvelables au ministère allemand de l’Economie et de Technologie tiendra à préciser également l’intérêt des énergies renouvelables pour son pays qui a opté, depuis 1991, pour celles-ci, à travers l’introduction de technologies qui ont contribué à la protection de l’environnement. Mme Witteck qui précisera que durant les dix dernières années des progrès importants sont enregistrés, en terme de développement des énergies renouvelables, avant de poursuivre que les changements climatiques ont rendu inévitable le recours aux énergies propres.
S’exprimant sur le partenariat algéro-allemand dans le domaine des énergies renouvelables, elle estimera que le potentiel solaire que recèle l’Algérie est à même de constituer un créneau pour le partenariat et le transfert des technologies. Mme Witteck dira, en effet, que son pays produit actuellement près de 9 000 mégawatts à partir de l’énergie solaire, soit près de 10 % de ses besoins, et respectivement 15 et 3 % de son électricité à partir des énergies renouvelables et de l’énergie photovoltaïque.
Dans le même sillage, le chargé du projet des énergies renouvelables auprès de l’Académie des énergies renouvelables affirmera que des programmes et des mécanismes ont été mis en place pour la promotion des énergies renouvelables. Pas moins de 36 lois et décrets sont promulgués et 70 campagnes gouvernementales sont ou seront lancées dans le cadre de l’efficacité énergétique, signalant le grand effet produit par l’ensemble des mesures adoptées. L’intervenant ajoutera également que 29 dispositions sont adoptées pour la préservation de l’environnement.
Les dispositions prises par le gouvernement allemand, insistera M. Altevogt, ont touché d’autres aspects liés à la formation, la fiscalité ainsi que la recherche. Il rappellera enfin que le marché des énergies renouvelables a été évalué en Allemagne en 2008 à près de 25 milliards d’euros alors que les investissements ont, durant la même année, atteint les 28,8 milliards d’euros, créant quelque 82 000 emplois.
Vers l’utilisation des énergies renouvelables en Algérie
S’agissant de l’utilisation des énergies renouvelables en Algérie, même si elle reste à ses débuts, il faut dire que celles-ci constituent l’un des axes de la politique nationale du secteur de l’Energie et des Mines. C’est ce que soulignera, en fait, le directeur des énergies renouvelables auprès du ministère de l’Energie et des Mines, au regard du potentiel solaire que recèle l’Algérie qui est considéré comme complément à l’électrification rurale d’autant plus que la durée d’ensoleillement avoisine les 2 000h/an et 3 900 h pour les hauts plateaux et le Sahara.
Il reviendra par ailleurs sur les différents textes de lois régissant le secteur, à l’instar de la loi de 1999 relative à la maîtrise de l’énergie et le décret de 2004 portant sur la diversification des coûts d’électricité.
Il citera dans le même cadre les grandes actions menées par la tutelle, à l’image de l’installation de la centrale hybride de Hassi-R’mel de 10 MW à Adrar qui sera réceptionnée durant l’année en cours ainsi que la création d’un Fonds national des énergies renouvelables qui s’ajouteront au 16 villages solaires lancés et la ferme éolienne d’Adrar de 10 MW qui sera opérationnelle en 2012.
Samia D.