Conférence sur Le kidnapping d’enfant au centre culturel islamique : Dynamiser le rôle du sociologue afin d’atténuer l’impact des fléaux sociaux

Conférence sur Le kidnapping d’enfant au centre culturel islamique : Dynamiser le rôle du sociologue afin d’atténuer l’impact des fléaux sociaux

«Aujourd’hui, il est temps de s’unir pour lutter contre le nouveau fléau de kidnapping des enfants en Algérie». Tel est le constat fait par Mme Ayachi  Sabah, présidente du Conseil scientifique du Ccentre national d’information et de documentation sur la famille, la femme et l’enfance.

Mme Ayachi qui est également experte auprès de l’Unicef dans le secteur de «la violence chez l’élève», a affirmé que la vie moderne et les retombées qu’elle a induit, fait que les parents et enfants sont désormais plus vigilants, ne confiant plus leur sécurité à l’heureux hasard, mais à leur propre soin, redoublant de prudence pour ne pas perdre de vue leur sécurité dans leur cité, au marché, dans la rue et même à l’école.

«Dans les grandes cités et même les petites d’ailleurs, les dangers menacent, chaque jour, un peu plus la vie des enfants algériens. Haroun, Ibrahim Chaymaa et pleins d’autres enfants, victimes de la barbarie humaine. Une innocence meurtrie qui a le double effet, de faire prendre conscience à tout un chacun, que la prudence est de mise» a-t-elle également indiqué hier,   lors de la tenue des journées de sensibilisation sur le kidnapping des enfants en Algérie organisées par le Centre  culturel islamique d’Alger.

«Certes, ce phénomène n’est pas généralisé, mais il existe sur le territoire national et il suffit d’enregistrer un seul cas d’enlèvement pour susciter à nouveau, la nécessité de prendre des dispositions pour lutter contre ce fléau car les victimes étant des enfants sans défense. Il faut donc protéger les enfants de ce genre de comportement qui nuit à la société et des dangers qu’ils encourent. Donc, il est nécessaire d’éradiquer ce fléau», a-t-elle également souligné. «On doit essayer de chercher les véritables raisons de ces kidnappings et par la suite, trouver des solutions définitives pour combattre ce genre de comportement» a ajouté Mme Sabah Ayachi .

D’après la vision de la sociologue, celle-ci impute l’émergence de ce phénomène aux stigmates d’une décennie de violence, laquelle, conjuguée avec les données économiques, culturelles et politiques, a occasionné une perte de repères chez certains citoyens. Néanmoins  selon la spécialiste,  « la dislocation de la cellule familiale n’est pas la seule responsable de cette catastrophe ; plusieurs délits et atteintes aux mœurs, comme l’inceste qui provoque la fugue des jeunes filles, sont tus».  Ceci sans oublier selon elle,  le fait que «la violence est banalisée dans notre société. C’est devenu même un jeu». La sociologue explique que «souvent, ces enlèvements se déroulent dans des quartiers nouvellement construits, là où il n’existe pas de poste de police et où les gens ne se connaissent pas et ne se fréquentent pas encore. Une situation dangereuse et grave pour une société comme la nôtre», a-t-elle estimé.

Mme Ayachi a mis l’accent sur le rôle du sociologue dans la promotion des droits de l’enfant, la prévention et la lutte contre les fléaux sociaux et a également souligné « l’importance » de dynamiser le rôle du sociologue en vue de promouvoir les droits de l’enfant, d’une part, et d’atténuer l’impact des fléaux sociaux dans la société, d’autre part. Mme Ayachi a estimé nécessaire d’impliquer les sociologues dans l’élaboration des politiques, stratégies et lois, notamment celles en relation avec les domaines familial et social. Elle a également mis en exergue le rôle influent du spécialiste en sociologie familiale, infantile et en action sociale au sein des établissements éducatifs, judiciaires, de rééducation et de formation.

Le spécialiste a estimé nécessaire la réhabilitation de la sociologie en tant que science pouvant contribuer de manière efficiente à la prévention contre certains fléaux au sein de la société

Rappelons que l’action du gouvernement s’articule actuellement autour de la sensibilisation, de la prévention et du traitement judiciaire «ferme» et «rapide» contre les auteurs de ce genre de crimes, a indiqué que la société doit s’impliquer également dans la sensibilisation.

Sarah A.B.C