Le ministre libyen de l’Intérieur, Faouzi Abdelali, effectuera une visite en Algérie «dans quelques semaines». Projet de création d’un comité frontalier bilatéral avec la Libye pour la sécurité et la surveillance des frontières communes ; mise en place d’un plan d’action portant sur l’élaboration d’une méthode de travail commune. Ce sont les faits saillants qui ressortent de la conférence de Tripoli sur la sécurité et la surveillance des frontières à laquelle a participé le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
Le ministre libyen de l‘Intérieur, Faouzi Abdelali, effectuera une visite en Algérie « dans quelques semaines », a annoncé lundi à Tripoli le ministre de l‘Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. « Le ministre libyen de l‘Intérieur libyen effectuera une visite en Algérie dans quelques semaines pour approfondir la discussion bilatérale sur l‘aide de l‘Algérie dans ce domaine (de la sécurité des frontières) », a déclaré Ould Kablia à la presse à l‘issue des travaux de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières. Il a indiqué que les deux pays tiendront « régulièrement des rencontres bilatérales » pour discuter de ce sujet. Par ailleurs, lors d‘une conférence de presse conjointe avec les représentants des pays ayant participé à la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, le ministre a affirmé que « l‘Algérie est favorable à la création d‘un comité frontalier bilatéral avec la Libye pour assurer la sécurité et la surveillance des frontières communes ». Le ministre a rappelé ce type de mécanisme qui lie l‘Algérie avec des pays voisins, en citant notamment le Mali et le Niger. Selon Daho Ould Kablia, « ces deux comités frontaliers bilatéraux algéro-malien et algéro-nigérien fonctionnent bien et cette coopération, a donné des résultats positifs, notamment en matière de lutte contre la criminalité ». L‘Algérie veut développer la même approche avec la Libye pour la sécurisation et la surveillance de leurs frontières communes longues d‘un millier de kilomètres, a ajouté le ministre, qui rappelle les moyens humains et matériels mobilisés par l‘Etat algérien pour sécuriser ses frontières. Le ministre de l‘Intérieur et des Collectivités locales a qualifié, lundi à Tripoli, d‘ »extrêmement positifs » les résultats des travaux de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, précisant que « les résultats de la conférence sont extrêmement positifs dans la mesure où ils étaient préparés par des experts qui ont apporté toutes leurs compétences pour identifier les différentes menaces qui pèsent au niveau des frontières et la sécurité des pays concernés et proposé des solutions qui ont été adoptées à l‘issue des travaux ». Il a ajouté à ce propos, que « chaque pays (de la région), dont l‘Algérie, aura à cœur de les mettre en œuvre avec détermination et engagement ». Par ailleurs, les travaux de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières ont été sanctionnés, lundi à Tripoli, par la mise en place d‘un « plan d‘action » portant sur l‘élaboration d‘une méthode de travail commune pour les concertations et la coopération en matière de sécurité frontalière. Il a été ainsi souligné, dans les recommandations, la nécessité de consolider le concept de frontières sécurisées de manière globale et homogène par différentes actions qui consistent notamment à « étudier la possibilité de la mise en place d‘une commission au niveau des experts et des spécialistes pour l‘échange des idées et des consultations dans le cadre de la sécurisation des frontières aux niveaux bilatéral et régional ». Il s‘agit également de « réactiver » le rôle des organisations régionales en matière de sécurité des frontières et d‘adopter une stratégie commune pour renforcer la coopération dans les domaines juridique et judiciaire. Le plan d‘action porte en outre sur l‘étude de la mise en place d‘un « mécanisme de suivi » des opérations financières ayant trait aux menaces transfrontalières et appelle à mettre l‘accent sur une « approche commune globale » pour traiter les problèmes de l‘immigration illégale et la consécration du principe de la « responsabilité commune » entre les pays d‘origines, de transit et d‘accueil. En ce qui concerne les mesures immédiates, le plan porte sur le renforcement du mécanisme d‘échange de renseignement au niveau régional sur toutes sortes de menaces. S‘agissant des mesures à moyen et à long termes, le plan prône la mise en place de services pour l‘échange d‘informations électroniques sur le crime organisé, le terrorisme, le financement du terrorisme et le blanchiment d‘argent, et créer un centre de recherche chargé d‘étudier ces questions et de proposer des solutions adéquates. Par ailleurs, sur le plan du suivi de la conférence, une recommandation a été adoptée pour la création d‘un « secrétariat annuel tournant » entre les pays membres dont les fonctions et la structure seront déterminées postérieurement. L‘Algérie a été représentée, lors de cette réunion, par le ministre de l‘Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, accompagné par le Directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. Outre l‘Algérie et la Libye, cette rencontre a regroupé le Mali, le Niger, le Tchad, le Maroc, la Tunisie, le Soudan et l‘Egypte. L‘Union africaine (UA), la Ligue arabe, les Nations unies et l‘Union européenne (UE), ont participé, quant à elles, en tant qu‘observateurs.
Par : S. B