Nous sentons une volonté de résoudre la crise de l’éducation mais, pour le moment, aucune mesure tangible n’est venue traduire cette volonté.
” C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), en marge de la 2e édition de l’université d’été, organisée cette année à Oran. Le porte-parole du CLA déplore également “l’absence de débats” lors de la Conférence sur l’éducation nationale : “Nous avons transmis nos propositions mais nous avons davantage écouté que discuté, négocié. C’est dommage parce que le contenu scientifique était intéressant.” Pour autant, Idir Achour rappelle que le CLA reste dans l’attente des recommandations pour pouvoir apporter un jugement plus complet sur une conférence que “nous réclamons depuis plusieurs années pour faire une évaluation objective et précise de la situation de l’école”.
Autrement dit, aucune garantie que la prochaine rentrée scolaire se déroule sans incidents de type grève et manifestation de mécontentement d’enseignants toujours sur le qui-vive. Même si Nouria Benghebrit a, encore dernièrement, assuré que les “revendications légitimes” des enseignants seront prises en charge dès la rentrée scolaire 2015-2016 : “On verra bien !”, sourit Idir Achour. En attendant, le CLA réunit, pendant quatre jours, ses adhérents pour une université d’été à laquelle tous les représentants de la famille de l’éducation ont été conviés, selon le secrétaire général. Au total, 28 wilayas sont annoncées dans cette manifestation qui devrait également enregistrer la participation d’organisations syndicales étrangères, notamment la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, tendance démocratique) du Maroc, la CGT espagnole et la CNT-solidarité française. Au-delà de l’aspect rencontre et échanges entre enseignants de différents syndicats et de divers pays, le CLA s’assigne comme principaux objectifs, la formation des adhérents à l’action syndicale (commission paritaire, droit à la grève et histoire du CLA) et, naturellement, le lancement de la réflexion autour de l’éducation nationale à travers quatre ateliers : bilan de la réforme secondaire ; modification du statut particulier de l’enseignant ; la contractualisation dans la Fonction publique et la charte de l’éthique. Les ateliers seront animés par les cadres du CLA, ajoute notre interlocuteur, en soulignant toute la volonté de la coordination de contribuer à sortir l’éducation nationale de l’ornière : “Certains accusent les syndicats des enseignants d’être derrière les retards accumulés. Au contraire, c’est grâce à nous que des efforts de réflexion sont déployés pour essayer de sauver l’école”, affirme-t-il, soulignant que, sans la pression des organisations syndicales, la Conférence sur l’évaluation de la réforme de l’éducation nationale des 25 et 26 juillet n’aurait, sans doute, pas eu lieu.
S. O. A