Conférence sur la préparation de l’élection du 4 juillet : Les syndicats autonomes non intéressés

Conférence sur la préparation de l’élection du 4 juillet : Les syndicats autonomes non intéressés

Les 13 syndicats autonomes de la Fonction publique, organisés au sein de la Confédération des syndicats algériens (CSA), ont décidé à l’unanimité, hier, de boycotter l’invitation à la conférence nationale que leur a adressée Abdelkader Bensalah et d’organiser une marche de soutien au mouvement populaire, le 1er Mai, à l’occasion de la Fête internationale des travailleurs.

Ce sont les deux principales résolutions d’une réunion des syndicats membres de la CSA tenue, hier, à Alger, à l’issue de laquelle, ils ont aussi envisagé d’engager d’autres actions d’accompagnement à celles-ci, lors d’une réunion dont la date sera définie ultérieurement, apprend-on auprès de Meziane Meriane, en sa qualité de coordinateur national du Snapest, et non moins membre de la CSA. “Nous avons décidé de boycotter la rencontre à laquelle a appelé Bensalah et nous allons dénoncer ceux qui vont y participer parce que cela va à l’encontre des attentes de la population”, a-t-il affirmé hier, en expliquant qu’il s’agit là de deux actions concrètes par lesquelles la CSA entend, certainement, réitérer son soutien et son accompagnement au mouvement populaire en cours dans le pays, depuis le 22 février dernier.

Il a indiqué que les dirigeants des syndicats ou leurs représentants ont planché tout au long de cette réunion sur la nécessité de dégager une vision commune vis-à-vis des développements que connaît la situation politique du pays. Ils ont discuté de nombre de propositions d’actions concrètes à prendre en soutien à la mobilisation du peuple algérien pour le départ du système. Parmi lesquelles, celle consistant à organiser une marche à l’occasion de la Fête internationale du travail le 1er Mai. “Une fête qui est devenue beaucoup plus un deuil pour les travailleurs algériens, notamment les smicards”, a indiqué le représentant du Satef.

Dans ce contexte, les dirigeants des syndicats autonomes ont convenu, en outre, d’une plateforme de sortie de crise en Algérie dans laquelle ils plaident, principalement, pour la mise en place d’une période de transition qui s’étalera au-delà du 4 juillet — probablement jusqu’au mois d’octobre ou novembre — car, ils estiment que la date du 4 juillet est très proche.

Ce qui rend impossible d’organiser une élection pendant cette courte période, alors qu’il reste des chantiers à mettre en œuvre, notamment la mise en place d’une commission indépendante de préparation et de surveillance des élections en sus de la nécessaire révision de la loi électorale et de la Constitution qu’ils jugent dépassée.

Au Snapest, on est pour une période de transition, car le 4 juillet est très proche, et on considère qu’on n’a pas le temps nécessaire pour aller vers une élection présidentielle apaisée. Au vu du climat de tension actuel, il est impossible d’aller vers une élection présidentielle transparente et libre”, a affirmé notre interlocuteur, ajoutant que “la Constitution qui est le texte fondamental est, pour nous, dépassée”. Selon lui, “dans ce texte, le régime politique est hybride, ce n’est ni un régime présidentiel ni semi-présidentiel. Donc, on risque d’élire un président qui va refermer toutes les voies comme le précédent avec ce texte fondamental”.

Et de conclure : “Il y a nécessité de réviser ce texte avant d’aller vers l’élection présidentielle.” Pour rappel, les syndicats autonomes de la Fonction publique ont eu à pâtir du pouvoir de Bouteflika et, donc, du régime. Leur volonté de se constituer en confédération a buté sur le refus non justifié des autorités à leur délivrer un agrément. Des autorités qui ont fait de l’UGTA leur partenaire exclusif, même pour les secteurs où elle n’est pas représentée.

Amar Rafa