Conférence régionale de haut niveau sur le dividende démographique: La population face à la productivité économique.

Conférence régionale de haut niveau sur le dividende démographique: La population face à la productivité économique.

Un atelier de formation préparatoire à la conférence régionale de haut niveau sur le dividende démographique « investissement dans les jeunes et les femmes », qui se tiendra du 29 au 30 du mois en cours, a été organisé, jeudi dernier, au siège de l’Institut national de la santé publique (INSP) Malika-Gaïd, en faveur des médias nationaux.

Les principaux thèmes retenus ont trait à la présentation du dividende, la jeunesse en Algérie, la santé et le bien-être, l’éducation, l’environnement économique et le développement durable. Le débat engagé entre les journalistes et les différents représentants et spécialistes dans le domaine a été très enrichissant. Ouahiba Sakani, assistante représentante du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA), a indiqué que le dividende démographique évoque l’avantage économique qui intervient lorsque la proportion de la population active est supérieure à celle des personnes qui ne sont pas en âge de travailler.

Elle a fait remarquer que dans le monde, les jeunes n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui. Ils représentent 1,8 milliard de personnes âgées de 10 à 24 ans et dont le nombre augmenterait jusqu’à 2070. En Algérie, dit-elle, la population résidente au 1er janvier 2016 a atteint 40,4 millions d’habitants. 13,5 millions sont en âge de travailler. Au cours de l’exercice 2015, le taux d’accroissement naturel a atteint 2,15%. « L’Algérie se trouve dans une phase préliminaire d’une possibilité de réaliser le dividende », explique la spécialiste. En 2015, le nombre moyen d’enfants par femme est plus de trois. « La conclusion est que les tendances démographiques sont à suivre afin de réaliser le dividende. »

Pour elle, il est impératif d’autonomiser, former et employer les jeunes et les personnes en âge de travailler afin d’engendrer un dividende démographique. « Notre institution œuvre, en collaboration avec les gouvernements des pays pour autonomiser les jeunes, améliorer l’accès à l’éducation de qualité, au travail et investir aussi dans la santé particulièrement sexuelle et reproductive mais aussi l’emploi et la prise de décision », ajoute-t-elle. Son bilan fait état, pour l’Algérie, à l’âge moyen du mariage estimé à 29 ans pour les femmes et de 33 ans pour les hommes.

Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont de l’ordre de 7% chez l’ensemble des femmes en âge de procréer. 48% des femmes en âge de procréer ont recours à la contraception alors que le taux de consultations prénatales est de 93%. Selon l’experte, la santé sexuelle et productive joue un rôle essentiel pour profiter pleinement du dividende démographique. Sur le volet éducation, le rapport de Mme Sakani, précise que le pourcentage de fréquentation de l’école primaire est de 77,1% pour les garçons et de 81,3% pour les filles.

Sur le plan de l’emploi, le même rapport fait état d’un taux de chômage ayant atteint le seuil de 9,9% chez la population générale au titre de l’exercice 2016, soit une baisse de 1,3% par rapport à 2015. Selon Ammar Ouali, directeur de la population au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour atteindre les objectifs du dividende démographique (ODD), il est impératif d’établir une base line qui servira de feuille de route de planification stratégique. Pour ce qui est de la santé, il dira que la mentalité et l’environnement jouent un rôle prépondérant, si non comment expliquer que 7% de femmes refusent la contraception en Algérie.

Les chiffres avancés font état de 12.000 lits de maternité à l’échelle nationale qui prennent en charge plus d’un million 800 000 naissances par an. « Avec la loi sanitaire, c’est au spécialiste de décider des lieux de naissance pour atténuer un tant soit peu le flux qui caractérise la capitale qui enregistre, à elle seule, 100.000 naissances, soit 65% des naissances en raison des femmes qui viennent de l’intérieur du pays pour accoucher à Alger. », Mariam Khan, présidente de l’UNFPA, dira que le Fonds des Nations unies travaille sur la question de la population transversale. « Le dividende démographique est plus qu’important », dit-elle.