conférence nationale pour le Développement des services hospitalo-universitaires : 187 hôpitaux en cours de réalisation

conférence nationale pour le Développement des services hospitalo-universitaires : 187 hôpitaux en cours de réalisation

La nécessaire implication des chefs de services hospitalo-universitaires dans la formation des paramédicaux, tel est le but visé par les travaux de la première Conférence nationale pour le développement des services hospitalo-universitaires, qui se sont ouverts hier matin, au Palais des nations (Club des Pins).

Placée sous le haut patronage du Président de la République, cette rencontre, présidée par les ministres de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est en réalité le début du processus d’adaptation progressive de l’outil de formation aux besoins de la santé. C’est un espace de concertation sur plusieurs thèmes liés à la formation théorique et pratique et les modalités à adopter par spécialité afin d’optimiser et d’uniformiser la formation théorique tout en encourageant la formation des post-gradués par les rangs magistraux.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia a longuement insisté sur la détermination de son département à collaborer avec la famille scientifique en vue de développer des programmes de haut niveau adaptés à la réalité du pays. Il a indiqué, dans ce cadre, que son département ministériel «tiendra compte de toutes les propositions susceptibles d’améliorer la formation, l’encadrement et la recherche scientifique ainsi que toutes les orientations des enseignants en la matière». Selon le ministre cette rencontre est une occasion «pour relever les points forts de la formation dans le domaine médical et définir les points faibles qu’il convient de pallier», ajoutant que cette rencontre verra l’élaboration d’un système scientifique efficace et sera sanctionnée par une série de recommandations.

Le système sanitaire a contribué, des années durant, à la formation de médecins spécialistes et à garantir des prestations sanitaires en constante amélioration. Concernant la formation dispensée en graduation et en post-graduation, le ministre a souligné «un déficit» dans ce domaine imputant cela à un encadrement dépassé, appelant les enseignants à soumettre leurs propositions en vue d’améliorer la formation et de dispenser un service de qualité. Il a appelé, par la même, à revoir la carte et la nature des spécialités disponibles et à créer d’autres spécialités adaptées aux besoins de la société.

Les chefs de service appelés à s’impliquer dans la formation des paramédicaux

Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a plaidé pour une «nécessaire implication des chefs de services hospitalo-universitaires dans la formation des paramédicaux». Il a, à cet effet, rappelé que son département avait déjà pris l’initiative de créer des instituts supérieurs de formation paramédicale. Le premier responsable du secteur, a indiqué, dans ce cadre qu’un service hospitalo-universitaire nécessite un personnel qualifié, de nouvelles technologies et de nouvelles techniques thérapeutiques». Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de dégager des voies et moyens à même d’améliorer le fonctionnement des services hospitalo-universitaires. M. Ould Abbès a fait état de 187 hôpitaux, 411 polycliniques et 92 centres extra-hospitaliers spécialisés, sont actuellement en cours de réalisation au niveau national et a relevé par la même occasion, l’importance de la mission de recherche des services hospitalo-universitaires, «indissociable des soins de qualité». Le ministre a également appelé à la valorisation de la recherche clinique qui «doit être soutenue, tant sur le plan réglementaire que sur les plans de l’organisation et des moyens». M. Ould Abbès a considéré, en outre, que la relation entre le secteur économique et celui de la recherche était «un autre élément fondamental du développement», estimant que cela est aussi vrai pour la recherche en santé, notamment dans le domaine pharmaceutique».

Les revendications salariales des médecins « légitimes »

Evoquant, les contestations qui ont ébranlé son secteur, le ministre a relevé la promulgation de 15 décrets exécutifs portant sur les régimes indemnitaires du corps médical et paramédical, estimant que les revendications pour un salaire digne du médecin étaient « légitimes ». S’agissant de la couverture sanitaire dans le sud du pays, le ministre a exhorté les présents à cette rencontre à « débattre efficacement de ce sujet », en vue de proposer des pistes devant permettre « d’asseoir des effectifs médicaux permanents et un fonctionnement normal des établissements publics de santé dans cette région, qui est géostratégique pour la stabilité du pays ».

M. Ould Abbès s’est prononcé, par ailleurs, pour la redynamisation de la commission consultative hospitalo-universitaire nationale et les commissions consultatives locales pour permettre aux personnels en formation d’acquérir des « gestes thérapeutiques » et avoir accès à des équipements modernes et performants. Cinq ateliers ont été installés en marge de ces travaux. Le premier prend en charge les spécialités médicales, le second les spécialités chirurgicales, le troisième les spécialités en matière de sciences fondamentales, le quatrième les spécialités dentaires et le dernier sera consacré à la formation pour les besoins santé Sud. M. Harraoubia a indiqué que les thèmes qui seront débattus lors des 5 ateliers permettront d’élaborer des recommandations susceptibles de développer la formation. Le 6e atelier dont l’organisation a été proposée par un enseignant se penchera sur la gestion des hôpitaux.

Sarah SOFI