Le ministre de l’Éducation nationale a saisi sa rencontre qu’il a tenue à huis clos avec les directeurs de wilaya, les responsables du secteur et les partenaires sociaux pour trancher une bonne fois sur la réforme tant décriée. Elle ne sera pas abandonnée. En revanche, certains volets pourraient être révisés. Pas plus !
“Le fond de la réforme, ses objectifs et ses principes demeurent constants et ne peuvent être compromis. Mais certains volets peuvent faire l’objet d’évaluation et de développement et probablement de révision”. Une déclaration, voire une position claire, nette et précise annoncée et défendue par le ministre de l’Éducation nationale lui-même. Abdelatif Baba Ahmed a saisi sa rencontre à huis clos avec les directeurs de wilaya, les responsables du secteur et les partenaires sociaux pour trancher une bonne fois sur la réforme tant décriée.
La sortie du premier responsable du département de l’Éducation nationale ne laisse aucune équivoque. Elle coupe court aux rumeurs d’une probable révision profonde du système éducatif. Trois mois après son arrivée au département, Baba Ahmed qui avait demandé un peu de temps pour s’imprégner des problèmes du secteur, affiche clairement ses intentions. Il ne compte pas du tout remettre en cause la refonte engagée par son prédécesseur.
Bien au contraire ! Le ministre semble avoir bien pesé ses mots pour ne laisser aucune chance aux partisans de la “réforme Benbouzid” quand bien même les résultats du 1er trimestre, à l’ordre du jour de la conférence, sont catastrophiques. Même l’infime espoir de révision est évoqué sans grande conviction. Baba Ahmed parle de “probable révision de certains volets”. En fait, la seule et unique chose dont on est sûr, c’est que le fond de la réforme est intouchable.
D’autant qu’il s’agit “de réforme d’État et non de réforme de personnes”. Le ministre de l’Éducation rappellera à ce propos que les premiers fondements de la réforme engagée en 2003 ont été évoqués dans le discours du président de la République au Club-des-Pins en 2000 et dans les décisions du Conseil des ministres du mois d’avril 2002, approuvées par la suite par les deux Chambres parlementaires. Ces différentes étapes font de la réforme une priorité et lui donne même un cachet “légitime”.
“Nous travaillerons sans relâche pour la poursuite de la réforme”, s’engage Baba Ahmed. Et de laisser ouverte, autant faire se peut, la porte de l’évaluation périodique “après une décennie d’application graduelle”. “L’évaluation et la valorisation sont deux étapes nécessaires à toute réforme. Et ceci ne peut se faire sans l’élève et l’enseignant sans oublier le reste des composantes du système éducatif”, estime le ministre. Et de préciser que “l’objectif de ce bilan est de donner un second souffle à la poursuite de la réforme. Consacrer ses points positifs et corriger ses faiblesses ou ses points négatifs s’il y en a”.
Les trois urgences pour Baba Ahmed
Révision des programmes en prenant en considération les critiques formulées par les enseignants et les partenaires sociaux, réalisation complète des projets en cours en infrastructures de base et de soutien pour réduire le taux d’occupation des salles, la formation des formateurs à tous les niveaux et la modernisation de la gestion pédagogique et administrative. Après avoir rappelé les mesures prises après son arrivée au secteur, le ministre annoncera que des projets de décrets relatifs au préscolaire, à l’enseignement adapté et les formules de prise en charge d’enfants algériens rapatriés. Pour ce qui est de l’évaluation pédagogique, “une étude a été lancée pour faire le bilan et analyser les résultats du contrôle continu du 1er trimestre”. La tutelle a également lancé un plan de travail pour préparer la prochaine rentrée scolaire.
“Les syndicats sont une force de propositions”
Évoquant les rapports de la tutelle avec les partenaires sociaux, le ministre dira que “les syndicats sont une force de réflexion et de propositions pour trouver des solutions et des alternatives et non une force du mal”.
Baba Ahmed aspire à “un véritable partenariat avec eux et à un dialogue permanent et non occasionnel ou sous pression”.
M B