Les activités statistiques des pays du Maghreb sont peu harmonisées. Ce constat a été dressé hier par bon nombre d’experts ayant participé à la conférence maghrébine sur les statistiques qui se déroule à Alger.
Cette question qui revêt un caractère particulier notamment pour ce qui concerne l’évaluation des politiques a fait l’objet de plusieurs communications présentées par des experts venues des pays de l’UMA.
Le directeur général de l’ONS, M. Khaled Berrah, a précisé, à l’ouverture des travaux, que cette rencontre vise notamment à renforcer la coopération entre les pays du Maghreb initiée au Maroc en mai 2008 dans le domaine des statistiques.
Selon lui, cette manifestation, qui fait suite aux recommandations de l’atelier sur la coordination statistique organisé à Tunis en décembre 2008, aspire à contribuer à la consolidation des travaux des différentes rencontres qui l’ont précédées et qui témoignent de la volonté des pays du Maghreb à approfondir leur coopération dans le domaine de la donnée statistique.
Il a indiqué en outre que la mise en place d’une stratégie claire et établie sur des bases scientifiques permettra de développer la coopération maghrébine dans le domaine des statistiques.
Selon le DG de l’ONS, la réalisation des objectifs de la coopération maghrébine dans le domaine des statistiques, initiée lors des rencontres organisées au Maroc et en Tunisie en 2008, «est un travail de longue haleine qui nécessite des efforts continus».
La rencontre d’Alger permettra de faire avancer certains dossiers notamment ceux relatifs à la création d’une banque maghrébine de données statistiques et à l’harmonisation des méthodes de collecte et de traitement des statistiques socio-économiques.
Il est également question de travailler ensemble pour faire des projections des statistiques relatives aux populations des pays de la région durant la période allant de 2010 à 2040, a ajouté le DG de l’ONS.
Pour sa part, M. Ali Boukrami, commissaire général à la planification et à la prospective, a estimé qu’il est temps de mettre en place des actions communes permettant l’unification des statistiques des pays de la région et l’échange d’expériences et de données dans ce domaine.
De son côté, le directeur du département des opérations à la BAD, M. Isaac Lobe, a estimé que cette rencontre est une initiative positive visant à l’harmonisation des statistiques dans la région du Maghreb.
l a affirmé, dans ce contexte, que la BAD est disponible à contribuer au développement des systèmes nationaux des statistiques des pays du Maghreb et d’Afrique.
Durant les trois jours de la rencontre, chaque pays fera une présentation de la situation et des perspectives après les recommandations de l’atelier de Tunis, des aspects méthodologiques et des supports d’informations pour les thèmes arrêtés dans le but d’aboutir à une démarche commune pour la préparation, l’exécution, l’exploitation et la diffusion de l’information.
Selon le DG de l’ONS : le recensement économique se fera avant la fin de l’année
Le recensement économique annoncé il y a quelques jours par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, devrait être lancé au plus tard à la fin de l’année en cours.
C’est ce qu’a précisé, hier, le DG de l’ONS, M. Khaled Berrah, en marge de la conférence maghrébine sur les statistiques. Il a affirmé que cette opération «est extrêmement importante».
Son objectif, selon lui, est d’«avoir une image claire du système économique national et de faire le point sur différents axes d’activité».
«Ce qui est important aussi, c’est de mettre à jour les données du recensement économique.» M. Berrah a aussi mis l’accent sur l’utilité d’«un système d’échange d’information entre les détenteurs d’informations» qui permettra aux différentes parties de parler «le même langage de manière régulière et pérenne».
A rappeler que ce recensement a été inscrit dans le cadre du projet de loi de finances 2009. Il devrait, selon le ministre des Finances, se réaliser sur la base d’un questionnaire comprenant plusieurs éléments clés.
Cette opération permettra également de «tracer le comportement des agents concernés pour établir des liaisons entre les politiques économiques et leur comportement», avait assuré Karim Djoudi.