De grosses quantités d’armes, de différents calibres, mais également des quantités d’explosifs (Semtex) circulent en toute liberté dans l’ensemble des villes libyennes, souvent entre les mains de jeunes combattants libyens.
L’inquiétante circulation en masse des armes de guerre dans les villes libyennes et les risques de voir ces arsenaux de guerre entre les mains des groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb seront les points forts à débattre lors de la prochaine Conférence internationale sur le terrorise au Sahel qui s’ouvrira le 7 septembre prochain, à Alger, au Palais des nations, avec la participation de plusieurs pays de la région et de l’Occident.
La guerre en Libye et ses conséquences seront lourdes sur l’ensemble de la région sahélo-saharienne, d’autant que de grosses quantités d’armes, de différents calibres, mais également des quantités d’explosifs (Semtex) circulent en toute liberté dans l’ensemble des villes libyennes, souvent entre les mains de jeunes combattants libyens.
Ce danger potentiel qui pèse sur la région, notamment sur l’Algérie, d’autant que notre pays est ciblé par les accusations successives et sans preuves des responsables du Conseil national transitoire (CNT), risque d’avoir des conséquences graves sur la sécurité et la stabilité de la région du Maghreb. Pis, les groupes terroristes d’Al Qaïda au Maghreb, très actifs dans la bande du Sahel, peinent depuis le début du conflit libyen pour accaparer des armes lourdes stockées dans des dépôts en Libye.
La nébuleuse organisation de Droukdel a pu arracher une certaine quantité d’armes de guerre, ainsi que des matières explosives utilisées lors des dix derniers attentats kamikazes perpétrés en Algérie. Al Qaïda au Maghreb a pu bénéficier d’une aide précieuse d’ex-terroristes du Groupe des combattants libyens (GCL). Ces derniers, des vétérans de guerre en Afghanistan, portent aujourd’hui les armes contre le Colonel Kaddafi, aux côtés des insurgés libyens. Le CNT, qui semble avoir une relation très étroite avec les terroristes libyens dans le but de faire tomber le régime libyen, mais aussi pour éviter que le terrorisme s’installe en Libye, nie cette connexion avec les ex-cadres du GCL.
La coalition du Sahel perd un membre
Les forces de la coalition des pays de Sahel qui comprenait, avant la guerre en Libye sept pays de la bande sahélo-saharienne, dont l’Algérie et la Libye, a depuis quelques mois perdu un membre, la Libye. Ce pays voisin, qui faisait partie des forces de la coalition créée par les sept pays de la bande sahélo-saharienne, dont l’Algérie (pays dirigeant de cette coalition), est en guerre depuis plus de six mois.
Cette remarquable absence libyenne risque de peser lourd sur l’avenir de la coalition, d’autant que le régime libyen emmené par le colonel Mouammar Kaddafi est tombé comme un château de cartes. Aujourd’hui, le CNT libyen qui prend les commandes du pays et refuse de lutter contre les groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb, d’autant qu’il n’est pas attaqué par cette organisation. Ce refus libyen de combattre la «machine» du mal est synonyme de retrait de la Libye des forces de la coalition. Pis, la circulation inquiétante de lots importants d’armes et de munitions en Libye, est un autre souci qui s’ajoute à l’agenda de la Conférence internationale d’Alger. L’étude de cette problématique a d’ailleurs été souhaitée par l’ambassadeur des USA à Alger, pays participant à la rencontre.
Une conférence de presse sera animée le 4 septembre prochain par le ministre algérien Messahel, annoncée bien avant le début du conflit armé en Libye, constituerait un cadre aux pays participants pour exprimer leurs points de vue quant aux événements prévalant dans la région, dont la menace représentée par Al Qaïda au Maghreb et la circulation d’armes et munitions en Libye. Les deux aspects étant étroitement liés depuis le début du conflit armé en Libye. Les pays du Sahel avaient, lors de précédentes rencontres, exprimé leur refus d’interventions militaires étrangères dans la région, et demandé la coopération d’autres pays, dont celle des USA, coopération devant être matérialisée par des aides en matière de renseignements et utilisation de technologies permettant la localisation des terroristes dans le vaste désert.
Pour rappel, il y a plusieurs mois la Libye avait participé à une rencontre des services de renseignements des sept pays du Sahel organisée à Alger. L’absence fort probable de ce pays à la prochaine rencontre, pourrait aboutir à l’absence de renseignements sur une partie du Sahel, notamment les territoires libyens. Relever ce point est d’autant plus important pour des spécialistes de la lutte antiterroriste, quand on sait que des lots importants d’amres et de munitions convoités par le GSPC circulent, pouvant à tout moment tomber entre les mains de l’organisation d’Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Une telle situation mettrait en danger la sécurité et stabilité dans la région du Maghreb arabe et du Sahel. Les terroristes dont la capacité de nuisance serait renforcée avec l’obtention de nouveaux lots d’armes et munitions, pourraient multiplier les enlèvements de ressortissants étrangers et s’attaquer aux intérêts des pays occidentaux dans la région.
Crise libyenne et lutte antiterroriste, les USA respectent l’Algérie
Lors d’une déclaration, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Henry S. Ensher, a affirmé que les Etats-Unis respectent le rôle de l’Algérie dans la crise libyenne. «Si d’aucuns se refusent à comprendre que l’absence de réaction des autorités algériennes dans la crise en Libye est motivée par le fait que l’Algérie observe une stricte neutralité et refuse d’interférer dans les affaires intérieures du voisin libyen, il en est autrement des Etats-Unis», explique-t-il. Mieux, l’ambassadeur US en Algérie avait indiqué avec beaucoup de motivation et confiance que l’Algérie a tous les atouts pour être le pays leader dans la région et en Afrique dans la lutte contre le phénomène du terrorisme, notamment contre Al Qaïda au Maghreb islamique.
Par Sofiane Abi