Conférence internationale d’alger sur le partenariat, la sécurité et le développement dans les pays du sahel : Pour un front uni

Conférence internationale d’alger sur le partenariat, la sécurité et le développement dans les pays du sahel : Pour un front uni
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Les travaux de la Conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) et les partenaires extra-régionaux ont débuté hier à Alger, avec la participation de 38 délégations, en plus des pays concernés. Des représentants du système des Nations unies, des partenaires bilatéraux, notamment les cinq pays membres du Conseil de sécurité, les bailleurs de fonds et les organisations régionales prennent part à cette conférence de deux jours. Cette conférence internationale s’inscrit dans le prolongement des rencontres entre les pays du champ tenues en mars 2010 à Alger, et à Bamako en mai 2011, « qui ont permis d’asseoir une coopération aux niveaux politique, militaire, du renseignement et du développement régional ». Trois ateliers thématiques sont au programme de cette rencontre, dont les travaux se dérouleront en deux séances plénières (une publique et une autre à huis clos), et au cours desquels les participants débattront les questions liées à la lutte antiterroriste, la lutte contre le crime transnational organisé, ainsi que le développement. Les pays du champ ont tenu, peu avant l’ouverture des travaux de cette conférence, une réunion de concertation concernant les derniers développements survenus dans la région. Les travaux seront sanctionnés par un document de conclusion, ainsi qu’une synthèse des discussions et des accords et ententes convenus entre les participants.

Situation au Sahel : L’urgence d’agir

Une certitude. La conférence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement dans les pays du Sahel marque un tournant dans la prise de conscience de la communauté internationale quant à la nécessité d’élaborer une stratégie unifiée pour faire face à une menace globale. En effet, la lutte contre le terrorisme n’est plus l’affaire des seuls quatre pays du champ. La venue à Alger de délégations de haut rang atteste de l’importance que, désormais, les puissants de ce monde accordent à la lutte contre le terrorisme. Les déclarations faites à l’ouverture de la conférence par les représentants de Washington, de Londres et de Paris, ainsi que de l’UE sont révélatrices du nouvel état d’esprit qui prévaut dans ces capitales. « Personne ne peut lutter seul contre ce défi », a affirmé Mme Vilarosa qui a annoncé que le Président Obama et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton sont disposés à « renforcer et à élargir la coopération avec les partenaires ici présents » — entendre par là avec l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Les Etats-Unis assurent « leur appui permanent à tous ceux qui déploient des efforts pour lutter contre le terrorisme ». Selon elle, « les efforts collectifs déployés à ce jour, s’ils ont permis de réduire le terrorisme, n’ont pas, pour autant, abouti à son éradication ». Et de rappeler que « le terrorisme n’est pas propre au Sahel ». Mais, fait remarquer le représentant de la délégation française, « la menace s’accroît au Sahel. Il y a, de ce fait, urgence à agir ». Pour ce qui de la conférence d’Alger, elle affirme que « cette importante rencontre permettra d’identifier les questions cruciales » sur lesquelles la coopération internationale devra se focaliser. Le général Ham assure que l’Africom veut contribuer à la réussite du succès du partenariat, et qu’ « il ne veut pas un rôle de chef de file, mais juste celui de soutien » à la lutte qui est menée aujourd’hui dans cette région du monde contre le terrorisme. « Nous voulons aider là où nous pouvons, quand nous pouvons », a-t-il ajouté.

L’Algérie, un rôle majeur

La prolifération d’armes et d’explosifs facilement transportables inquiète cependant sérieusement les pays occidentaux. Le représentant du Royaume-Uni a déclaré reconnaître la pertinence des préoccupations exprimées par les pays du Sahel, à l’exemple de l’Algérie, sur la question. Il tente de rassurer en affirmant : « Nous travaillons tous ensembles pour faire en sorte que les menaces suscitées ne soient pas mises à exécution. » Il dit, à ce sujet, avoir eu des promesses du CNT. Pour sa part, M. « Afrique » de l’Elysée, à savoir André Parrant (France), affirme qu’en raison du lourd tribut payé par l’Algérie au terrorisme, et de son expérience en matière de lutte antiterroriste, l’Algérie a acquis une légitimité incontestable afin d’être le chef de file dans le domaine de la lutte. Ce rôle doit revenir aux pays de la région, a-t-il ajouté, on ne peut pas se substituer et décider à leur place. La coopération doit être une action collective et concertée qui peut produire un résultat, on ne peut pas les laisser seuls, car ils ne disposent pas de moyens pour agir. La France se propose de jouer un rôle d’appui pour acquérir les capacités et les moyens nécessaires. Il annonce que son pays a dit oui aux demandes d’aide. La Grande-Bretagne est disposée elle à faire preuve de la même disponibilité, et a annoncé son engagement aux côtés des nations qui font face à la menace terroriste. Pour renforcer les capacités des pays dans la lutte contre le terrorisme, elle a promis de fournir « appui et assistance ».

Nadia Kerraz

Réunion de coordination des ministres des Affaires étrangères des pays du champ

Les ministres des Affaires étrangères des pays du champ (Algérie-Niger-Mali-Mauritanie) ont tenu hier à Alger une réunion de coordination peu avant l’ouverture de la Conférence internationale. Cette réunion a regroupé le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République islamique de Mauritanie, M. Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République du Mali, M. Soumeylou Boubye Maiga, et le ministre des Affaire étrangères, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, M. Mohamed Bazoum. A cette occasion, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a présenté le programme de la conférence d’Alger comportant deux plénières et la mise en place de trois ateliers thématiques qui se dérouleront à huis clos.

Une approche globale

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays du champ (Niger, Mali et Mauritanie) ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut dans cette région du monde. En effet, outre les défis internes auxquels ces pays sont confrontés, leur vulnérabilité structurelle due, entre autres, au fait que ces régions sont des ex-zones de rébellion et où les revendications identitaires sont parfois exprimées de manière radicale, les conséquences du conflit libyen sont venues compliquer leur situation. « Notre objectif n’est pas de transformer le Sahel en une zone de guerre, mais en zone de développement et de prospérité », a annoncé le ministre malien des AE. Et à M. Soumeylou Boubey Maïga de faire part des attentes des pays de cette région. « On attend de nos partenaires un échange fructueux qui pourrait nous permettre de nous projeter dans l’avenir. » Le même espoir est souligné par son homologue mauritanien, M. Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, qui fera remarquer que le Sahel est une région qui s’étend sur 8 millions de mètres carrés. Rappelant les problèmes auxquels la région du Sahel est confrontée et qui font que les capacités de recrutement d’Aqmi s’accroissent, puisque l’organisation est en mesure de puiser parmi les jeunes désœuvrés de la région, le ministre mauritanien soutient qu’il faut mettre en place des programmes ambitieux et à long terme pour le développement qui devront nécessairement intégrer la jeunesse, tout en soulignant la nécessité de « se concentrer » sur la sécurité, puisque les frontières sont difficilement contrôlables. « Nous sommes convaincus, qu’avec le concours de tous, nous allons aboutir à des résultats probants garantissant la sécurité. » Quant au ministre nigérien des AE, Mohamed Bazoum, il affirme que si aujourd’hui « les pays du Sahel ne sont pas en mesure de se prévaloir d’un bilan concret », il faut leur reconnaître toutefois que « de grandes avancées ont été enregistrées au plan conceptuel, dont cette rencontre qui est l’aboutissement de la réflexion dans le cheminement de ce qui a été fait et ce qui reste à faire ». Les pays du Sahel sont toutefois unanimes à reconnaître que le rôle de leadership dans la lutte contre le terrorisme revient à l’Algérie.

N. K.

Lutte contre le terrorisme et le crime organisé

La stratégie militaire algérienne dévoilée pour la première fois

M. Messahel a fait savoir que la stratégie de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé sera présentée, pour la première fois, aux partenaires au cours de la conférence d’Alger. « Nous avons une stratégie militaire, elle va être présentée, et nous avons aussi une stratégie contre le crime organisé qui sera également présentée à nos partenaires au cours de cette conférence internationale. C’est la première fois qu’ils découvrent notre stratégie », a-t-il fait savoir. Il a relevé, dans ce contexte, que l’intérêt de l’approche de l’Algérie, en tant que pays du Sahel, est d’avoir intégré « les trois volets qui sont le terrorisme, le crime organisé et le développement local qui sont en fait étroitement liés entre eux ». S’agissant du développement local dans les pays du champ, le ministre a indiqué : « Nous voulons que la stratégie européenne en matière de développement soit beaucoup plus orientée vers le nord du Mali et du Niger. Qu’elle soit plus orientée vers des secteurs prioritaires comme la réalisation des routes et des forages. »

Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères

«Développer des synergies et des complémentarités»

« C’est une rencontre importante et première du genre, et nous attendons qu’elle puisse développer des synergies et des complémentarités autour du noyau dur que représentent les quatre pays, à savoir le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Nous sommes très heureux de recevoir, aujourd’hui, beaucoup de pays qui souhaitent apporter une contribution aux questions de développement et de sécurité, et c’est donc une grande occasion pour les uns et les autres d’exprimer leur intelligence globale et leur solidarité active. »

Fane Ibrahim, représentant de la délégation malienne

«L’Algérie est un pays référence dans la lutte antiterroriste»

« Tous les pays du Sahel sont concernés par le terrorisme, d’où la nécessité de renforcer notre coopération avec les pays extra-régionaux qui, pour le moment, est en marche. En témoigne la conférence de deux jours qu’abrite Alger. Je précise que l’Algérie a subi pendant plus d’une décennie les affres du terrorisme. Aujourd’hui, quiconque parle de lutte contre le terrorisme, évoque sans doute l’Algérie. Ce long combat lui a donné une forte expérience. Et cette expérience a beaucoup servi, notamment les pays du champ. Sur le plan politique ou militaire, l’Algérie est une partie importante pour le Sahel. En outre, je tiens à préciser que face à la libre circulation des armes de guerre, résultante en partie de la guerre en Libye, on doit rester très vigilants. »

S. E , Henry S. Ensher, ambassadeur U.S. à Alger

«La sécurité des pays du Sahel est très importante pour nous»

« Notre présence et participation à cet événement, dénote les bonnes relations que les Etats-Unis entretiennent avec l’Algérie. On considère que la sécurité des pays du Sahel est, aujourd’hui, l’une des questions les plus importantes. Nous sommes accompagnés de représentants de très haut niveau. Notre présence a pour but de renforcer notre concertation avec nos frères et amis à travers le monde, notamment ceux issus de la région du Sahel. »

Propos recueillis par Fouad Irnatene

M. Messahel s’entretient avec Gilles de Kerchove (coordonnateur de l’UE pour la lutte antiterroriste)

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, s’est entretenu mardi à Alger avec le coordonnateur de l’Union européenne (UE) pour la lutte antiterroriste, M. Gilles de Kerchove. Les entretiens ont porté sur la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le domaine de la sécurité et de la lutte antiterroriste, ainsi que sur la conférence dédiée au partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) et les partenaires extra- régionaux. M. Gilles de Kerchove conduit la délégation de l’UE qui prend part à la conférence internationale.

M. Messahel réitère la détermination des Etats du champ

«Je veux souligner la détermination qui anime nos Etats dans le combat contre le terrorisme et ses connexions et pour faire face au défi du développement », a indiqué le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines dans sa déclaration lue à l’ouverture des travaux de la conférence sur la lutte contre le terrorisme. M. Messahel rappelle que les quatre pays du champ (Mali, Niger, Mauritanie et Algérie) sont parvenus à une perception commune de la menace que font peser sur la région du Sahel le terrorisme et ses interconnexions avec le crime transnational organisé. C’est pourquoi, a-t-il affirmé à l’assistance, ces pays ont « convenu d’intégrer de manière opérationnelle la dimension développement et lutte contre la pauvreté, en tant que paramètre fondamental pour assurer des conditions de sécurité et de paix durables dans la région ». Conscients qu’ils ne peuvent assurer seuls la lutte contre le terrorisme et la réussite du développement de cette région qu’est le Sahel, les pays du champ ont donc émis le souhait de voir s’ériger un partenariat actif et efficient. Un partenariat qui est cependant édifié sur des bases organisées et dans un esprit solidaire. Car, ce qui est attendu des partenaires, c’est de dégager ensemble une vision partagée d’un partenariat intégré où le volet développement ne sera pas en reste. « Nous devons développer nos moyens, car notre sécurité, nous devons l’assurer nous-mêmes. Cependant, nous avons besoin d’un partenariat. Nous avons besoin de financement. Nous avons besoin de formation, d’équipements et de renseignements », a du reste expliqué M. Messahel dans une déclaration à la presse en marge de la conférence. Le ministre a souligné, dans ce contexte, que l’Algérie est « extrêmement jalouse » lorsqu’il s’agit de l’appropriation de sa lutte contre le terrorisme.

N. K.

retour dans le Sahel d’individus armés impliqués dans la crise en Libye

La mise en garde du chef de la diplomatie du Niger

Le ministre d’Etat nigérien, ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, M. Mohamed Bazoum, a mis en garde hier contre la déstabilisation de la région du Sahel, du fait du retour d’individus dotés d’armes et d’équipements et impliqués dans la crise libyenne.  » Les répercussions de la crise libyenne sur la région du Sahel commencent à devenir palpables notamment à travers l’arrivée des armes en nombre important et surtout de véhicules tous terrains de type 4×4, et du retour notamment d’individus armés impliquées dans la crise libyenne « , a déclaré, M. Bazoum. Le ministre nigérien, a prévenu que  » la présence de ces personnes au Niger est à même d’engendrer des problèmes d’ordre sécuritaire d’une grande gravité ». Il a soutenu son propos, notamment par le flux vers son pays de personnes armées issues de communautés locales, telles que des Toubous qui ont combattu aux côtés du Conseil national de transition (CNT) libyen ainsi que des Touaregs ayant soutenu El Gueddafi.

Evoquant les moyens à mettre en œuvre pour sécuriser la sous-région, M. Bazoum a estimé que la réunion d’Alger constitue  » une opportunité  » pour débattre de ces problèmes et pour, a-t-il précisé, coordonner les efforts des pays du champ de la région du Sahel et leurs partenaires extérieurs.  » Le Niger propose de rendre la présence sur le terrain du Comité d’Etat-major opérationnel des Armées des pays du champ de la région du Sahel plus effective et plus visible « , a-t-il avancé à ce sujet. M. Bazoum a ajouté, dans le même contexte, que la réunion d’Alger constitue, également, une occasion « pour coordonner nos efforts avec les pays qui ont des intérêts à protéger dans la région », citant, à ce titre, le cas de la France  » qui a de grands intérêts au Niger, notamment dans le domaine de l’exploitation de l’uranium « .  » Nous ne comprenons pas les raisons qui font que la sécurisation des gisements de l’uranium incombe exclusivement au gouvernement du Niger « , s’est -il interrogé, émettant, à ce sujet, son souhait de voir le gouvernement français participer à cet effort,  » au mois à travers le payement des frais de la protection des zones où se trouvent ces gisements « .

Pour le ministre nigérien, l’exigence qui se fait pressante aujourd’hui,  » réside dans l’élaboration d’une stratégie commune de développement dans cette région pour tarir le terreau du terrorisme, avec la participation des partenaires extrarégionaux » .  » Nous devons concevoir des plans de développement intégrés qui nous concernent nous en premier chef et qui intègrent justement nos partenaires « , a-t-il dit à ce propos. C’est ainsi qu’il plaidé pour une réunion, dans les mois prochains, des représentants des gouvernements des quatre pays du champ de la région du Sahel pour, a-t-il expliqué, mettre en place une stratégie commune d’investissement dans l’espace sahélo-africain.

Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération :

«Nous essayons d’anticiper la menace et non de l’attendre »

« Je suis favorable pour une approche unique et unifiée qui vise la conjugaison des efforts et la coopération pour lever les obstacles et faire face aux défis qui se posent pour la région. Je souligne la nécessité de se concentrer sur la sécurité, puisque, les frontières sont difficilement contrôlables. Pour ce qui concerne la Mauritanie, il convient de signaler que notre pays qui compte renforcer la coopération avec les pays voisins, a adopté une stratégie dynamique offensive. Les stratégies défensives et statiques ont montré leur inefficacité. Nous essayons d’anticiper la menace et non de l’attendre. Parmi les défis auxquels nous sommes confrontés, figurent ceux qui sont liés aux conflits ouverts qui font que des armes sont en libre circulation. Nous aurons l’occasion pendant ces deux jours de bien discuter de la crise libyenne. Quant au développement dans la région du Sahel, il ne saurait s’opérer que par la mise en place de programmes politiques ambitieux aussi bien à moyen qu’à long termes. On compte également faire face au terrorisme qui va crescendo et démanteler les réseaux de trafic d’armes, de drogue, de la traite humaine et de l’émigration clandestine ».

Rezag Bara : «Mettre notre expérience au service des autres»

Le conseiller à la présidence de la République M. Kamal Rezag Bara a appelé hier au renforcement des relations entre les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie et Niger) et les partenaires extrarégionaux pour imposer la sécurité, la stabilité et le développement dans la région. De grands enjeux politiques et sécuritaires existent dans la région, a indiqué M. Bara dans une déclaration à la presse, précisant que la crise libyenne avec ses conséquences diverses tels l’instabilité, la prolifération d’armes et le flux des migrants de Libye vers les pays de la région, constituent de nouvelles menaces sur la région. M. Bara a, dans ce contexte, appelé la communauté internationale à coopérer avec les Libyens pour aboutir à une entente nationale qui protège l’unité de la Libye et la cohésion de son peuple, ce qui constitue, a-t-il estimé, un des moyens de soutien à la stabilité dans la région. Les groupes terroristes armés, a-t-il mis en garde, tenteront d’exploiter la situation dans la région pour « consolider leur capacité à créer une situation d’instabilité » dans les pays de cette région dont certains éprouvent de « grandes difficultés » à faire face à ces menaces. Il a, dans ce sens, rappelé l’appel lancé lors de la séance d’ouverture de la Conférence, par les ministres des affaires étrangères du Niger, du Mali et de Mauritanie, à la communauté internationale d’approfondir la coopération régionale pour faire face à ces groupes « qui se dotent maintenant d’armes sophistiquées à la faveur de la recrudescence de l’instabilité dans la région ». Evoquant l’expérience algérienne en matière de lutte contre le fléau du terrorisme, M. Bara a déclaré que l’organisation de cette conférence prouve que le pays a acquis une expérience reconnue au plan international dans la lutte contre le terrorisme transnational. Après avoir rappelé l’existence de stratégies de lutte antiterroriste au niveau des Nations Unies, de l’Union européenne et d’autres ensembles internationaux, il a affirmé qu’en collaboration avec ses partenaires, l’Algérie a imposé dans cette région, son expérience pionnière basée sur l’affrontement (du terrorisme) et en même temps sur le facteur économique et de développement considéré, a-t-il dit, comme « la réponse à long terme aux situations sécuritaires dans la région ». « Nous disons à tous nos partenaires que notre expérience existe, qu’elle a réussi en Algérie et qu’elle est à la disposition de nos partenaires mais cela ne signifie pas que nous n’intégrerons pas cette expérience dans le cadre des stratégies internationales de lutte contre le terrorisme adoptées au niveau des Nations Unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine ou d’autres instances », a-t-il déclaré.