Conférence internationale à la Mecque sur l’islam et la lutte contre le terrorisme, Encore des voeux pieux

Conférence internationale à la Mecque sur l’islam et la lutte contre le terrorisme, Encore des voeux pieux
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L’Occident découvre que ce danger ne menace pas seulement les autres…

Et pendant ce temps-là, des milliers de musulmans meurent, souvent dans des conditions atroces…

Les travaux d’une Conférence internationale sur «l’islam et la lutte contre le terrorisme», organisée ces jours derniers dans la ville sainte de La Mecque avec la participation de ouléma, penseurs et universitaires de nombreux pays, par la Ligue du monde islamique, une organisation non gouvernementale, révèlent le sentiment d’inquiétude et de préoccupations qui agite les pays musulmans et surtout les pays arabes sur cette question devenue fondamentale.

Alors qu’un certain nombre des Etats membres du Conseil de sécurité du Golfe affirme vouloir diffuser les principes et les valeurs de l’islam et promouvoir le dialogue entre les différentes cultures, on sait combien le rôle que certains d’entre eux ont délibérément assumé dans le soutien à Al Qaîda puis à Daesh, a été néfaste pour les peuples de la région du Moyen-Orient et du Maghreb.

Il est clair que les débats ne se limitent plus uniquement à la «définition du terrorisme à travers la charia et la vision internationale» ou à la question de «l’instrumentalisation de la religion dans le terrorisme» mais aussi et surtout à la responsabilité historique des Etats (ou de leurs ressortissants) qui ont nourri délibérément le terrorisme.

Le débat peut porter sur les diverses racines du terrorisme dont celles liées à «la méconnaissance de la charia, au sectarisme religieux, aux problèmes socio-économiques, à l’éducation et à l’enseignement, à la législation, à la faiblesse de la société civile et aux médias», avec des ateliers sur «la charia et la vision islamique contemporaine, la notion de djihad dans l’islam, et les meilleures approches et expériences de lutte contre le terrorisme ainsi que sur le rôle des médias dans ce domaine».

Et pendant ce temps-là, des milliers de musulmans meurent, souvent dans des conditions atroces, soit du fait de leur engagement conscient ou inconscient dans un combat douteux qu’on leur présente sous les meilleurs auspices, soit du fait de leur opposition à cette dérive ou plutôt cette déviance empreinte de flagornerie d’une religion qui prône la paix et la tolérance comme valeurs suprêmes.

Outre les populations violemment agressées en Irak, en Syrie, en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique en proie aux violences de Boko Haram, il y a l’opprobre qui pèse sur l’ensemble des communautés musulmanes en Europe et en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) et dont la jeunesse est elle aussi victime d’une subtile propagande tendant à lui faire prendre des vessies pour des lanternes.

En outre, l’Union européenne qui estime entre 3000 à 5000 le nombre de jeunes adolescents et adolescentes qui ont pris le chemin du djihad en Irak et en Syrie, à l’insu de leurs familles, encourage un climat délétère où se mêlent les amalgames et la stigmatisation de ces communautés musulmanes jusqu’alors marginalisées et trop peu visibles pour susciter un quelconque intérêt.

Mais face à une conjoncture aussi lourde pour toutes ces communautés, que ce soit en France, en Allemagne, au Royaume-Uni ou ailleurs, face aux épreuves que vivent de manière cruelle les peuples syrien et libyen, notamment, quelle est la stratégie de la Ligue arabe, son point de vue, ses conclusions, ses décisions, son programme d’action ou pour le moins de réaction? Bien malin celui qui pourra répondre, en dehors des simulacres de recommandations pieuses destinées à demeurer sans suite ou de textes scellant une union plus symbolique qu’effective contre le phénomène face auquel l’Occident promet une union sacrée, tout en se gardant de révéler les tenants et les aboutissants d’un plan destiné à reconfigurer un Monde arabe à l’éveil duquel il faut s’opposer coûte que coûte.