Cette participation «exceptionnelle» dénote d’une volonté «réelle» d’accompagner les pays du champ dans leur lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le sous-développement
De hauts responsables de la sécurité des pays membres du conseil de sécurité, de l’UE, des pays du champ et organisations régionales sont attendues à cette rencontre.
De hauts experts internationaux en matière de lutte antiterroriste participeront à la conférence internationale sur le terrorisme, le crime organisé et le développement qu’abritera Alger mercredi et jeudi prochains. C’est ce qu’a confirmé hier Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son ministère, à Alger. Ainsi, le commandant de l’US Africa Command (Africom), le général de corps d’armée Carter F. Ham, de hauts responsables militaires du Pentagone, des membres de la CIA ainsi que ceux du FBI, le général Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord et dans le Sahel, auxquels s’ajoutent de hauts experts français, allemand et russe seront les hôtes de l’Algérie durant cette conférence. Outre les autres pays du champ, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie qui seront représentés par les ministres des Affaires étrangères, 38 délégations spécialisées dans la sécurité et le développement sont attendues en Algérie.
Selon le ministre algérien, cette participation «exceptionnelle» dénote une volonté «réelle» d’accompagner les pays du champ dans leur lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le sous-développement. Et d’ajouter que ces experts apporteront leur contribution «dans la création de synergies entre les différentes initiatives dans la région concernant notamment la lutte antiterroriste et le crime organisé». L’objectif de cette conférence est de faire en sorte à créer des synergies entre les partenaires des pays de la région. La participation des experts internationaux ne remet pas en cause les capacités des compétences nationales et régionales, a-t-il dit. Et d’avancer que la stratégie de lutte contre le terrorisme adoptée par les pays du Sahel africain «est efficace».
«La stratégie sous-régionale de lutte contre le terrorisme est efficace, faisant que les groupes terroristes d’Al Qaîda dans les pays du Maghreb islamique (Aqmi) éprouvent des difficultés pour se déployer dans la région», a-t-il affirmé. Et d’estimer encore que les capacités des pays de la région du Sahel «se sont consolidées», grâce à la coopération sous-régionale, reconnaissant toutefois que cette coopération «s’est mise très difficilement en place».
Dans ce cadre et en réponse à une question relative à l’Accord d’Alger de 2006, entre les responsables de la rébellion touarègue et le gouvernement malien, M. Messahel a souligné que «cet accord est toujours d’actualité». Pour le ministre algérien «la menace dans la région émane du terrorisme et non pas des Touareg». Le diplomate algérien a déclaré qu’il existe aujourd’hui «de nouvelles menaces» et «des éléments nouveaux», comme la circulation des armes et le retour massif de la Libye des travailleurs issus des pays de la région. Tout en assurant que le retour de ces travailleurs dans leurs pays «ne constitue pas une menace armée», il a estimé qu «il s’agit d’une charge supplémentaire pour ces gouvernements».
Par la même occasion, il a annoncé la mise en place d’un Forum mondial de lutte contre le terrorisme, composé de 35 pays dont l’Algérie. Ce Forum tiendra sa première réunion le 21 septembre à New York.