Conférence Genève 2 sur la Syrie Vers le « maintien » de Bachar Al Assad ?

Conférence Genève 2 sur la Syrie Vers le « maintien » de Bachar Al Assad ?
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Des pressions sont exercées par les USA sur la Coalition de l’opposition syrienne pour l’amener à la table des négociations. Moscou, qui aurait trouvé, dans ce sens, un « terrain d’entente » avec Washington, multiplie les contacts avec l’opposition.

Selon plusieurs observateurs, la conférence Genève II, prévue la semaine prochaine à Montreux (Suisse) pourrait déboucher sur le maintien du président al Assad. Invaincu sur le terrain depuis le début du conflit, en mars 2011, de surcroît fortement soutenu par ses alliés, russe, chinois et iranien, c’est en position de force que ses délégués iront négocier en Suisse, avec une opposition divisée et indécise. Autrement dit, toute perspective visant son départ est objectivement exclue. Une situation qui n’échappe pas à ses détracteurs, les Etats-Unis en tête. Ces derniers seraient prêts à accepter son « maintien » à la tête du pays jusqu’à l’élection présidentielle prévue cette année, mais aussi l’éventuelle participation de l’Iran, encouragée, sans doute, par la mise en œuvre de l’accord sur son programme nucléaire. Aussi, des pressions sont exercées par les USA sur la Coalition de l’opposition syrienne pour l’amener à la table des négociations. Moscou, qui aurait trouvé, dans ce sens, un « terrain d’entente » avec Washington, multiplie les contacts avec l’opposition. Après la rencontre qui a réuni, lundi, à Paris, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, le chef de file de la Coalition de l’opposition, Ahmed Jarba, l’envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient, Mikhaïl Bogdanov, s’est réuni, mardi, à Moscou, avec le dirigeant du Front populaire pour le changement et la libération (opposition) en Syrie, Qadri Jamil. Selon la diplomatie russe, l’entretien a porté sur les efforts déployés pour la réussite de la conférence Genève II. Autre signe qui prête crédit à la nouvelle approche des pays occidentaux : le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, a déclaré sur la chaîne britannique BBC que des représentants des services spéciaux de plusieurs pays européens se sont rendus à Damas pour évoquer avec les autorités locales la coopération dans le domaine de la sécurité. Selon le quotidien US, Wall Street Journal, des représentants des services secrets allemands, britanniques, espagnols et français avaient secrètement tenu des rencontres avec des représentants du pouvoir syrien pour échanger des informations sur quelque 1.200 « extrémistes européens » venus combattre sur le sol syrien. Sur le plan humanitaire, le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé, hier, un appel lors d’une réunion à Koweït de pays donateurs pour les civils syriens, à laquelle a pris par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Le patron de l’ONU a averti que la moitié de la population avait besoin d’une aide d’urgence en soulignant que la situation s’était dramatiquement détériorée depuis la tenue en janvier 2013 d’une réunion similaire à Koweït qui avait récolté des promesses d’aide de 1,5 milliard de dollars. Le Koweït a annoncé un don de 500 millions de dollars et les Etats-Unis se sont engagés à une aide supplémentaire de 380 millions de dollars. L’Arabie saoudite et le Qatar ont chacun annoncé une aide de 60 millions de dollars. Cette levée de fonds est présentée par l’ONU comme la plus importante de son histoire pour une situation d’urgence.

Amine Goutali