Pour le diplomate, il n’est pas question de pointer du doigt le parti Hamas et son aile armée. La stratégie d’Israël consiste à créer une multitude de procès afin de noyer la question essentielle qu’est la libération de la Palestine.
Le sang palestinien continue de couler à flots. Plus de 350 morts depuis le lancement de l’offensive terrestre israélienne sur Gaza. Des femmes, des enfants et des personnes âgées sont les victimes de cette lâche agression que le monde entier condamne sans pour autant apporter un minimum de répit à une barbarie sans précédent contre des populations sans défense, contraintes à un exode pénible.
Les tractations annoncées à coups de médias n’ont finalement eu aucun effet, y compris la visite de Ban Ki-moon. C’est à croire que le monde n’est pas concerné par ce qui se passe dans cette petite partie du globe pendant qu’une artillerie dernier cri est en train de commettre un génocide. Invité hier du forum de la mémoire d’El Moudjahid en collaboration avec l’association Machaâl Echahid, l’ambassadeur de l’état palestinien à Alger, le Dr Louai Aïssa, qui a animé une conférence de presse, n’a pas caché sa déception devant l’apathie des pays dits libres mais notamment arabes et musulmans, rappelant à l’occasion l’exode de quelque 150 000 Palestiniens qui ont fui le déluge des bombes.
“Rien n’est épargné, dira le diplomate, tous les quartiers sont sous le feu et l’ennemi a même touché certaines représentations onusiennes. Nous ne comprenons pas dans quelle logique est entré le monde pour réagir alors que le massacre des innocents se fait ouvertement sans aucune crainte.” Pour lui, il n’est pas question de pointer du doigt le parti Hamas et son aile armée. “Croire que c’est Hamas qui est ciblé uniquement par cette offensive est une erreur, précise le conférencier, un prétexte pour anéantir le peuple palestinien.
La stratégie d’Israël consiste à créer une multitude de procès afin de noyer la question essentielle qui est celle de notre combat pour la libération de la Palestine et cela nous l’avons bien compris.” Dénonçant le silence observé par les nations arabes et musulmanes, le diplomate, qui a affirmé que “tout état épousant notre cause doit en payer le prix”, s’est interrogé toutefois sur le devenir de la question palestinienne. “Est-elle toujours, oui ou non, essentielle au regard de ces nations ?” Question pertinente à plus d’un titre.
Aujourd’hui, fait remarquer le conférencier, les aides promises par certains états, arabes notamment, n’arrivent pas. Aujourd’hui, les populations manquent cruellement de médicaments et de matériel médical. Les aides ont du mal à arriver en raison notamment du problème d’accès vers la bande de Gaza. Un point sur lequel est revenue Mme Saïda Benhabylès, auquel le Croissant-Rouge algérien qu’elle préside, va contribuer en procédant à l’envoi d’importantes quantités de médicaments, de matériel médical et de pochettes de sang.
“Notre souhait, précise-t-elle, est de voir ces quantités arriver à destination et non pas stagner au Caire. Nous demandons donc l’ouverture d’un passage vers Gaza pour les faire parvenir.” Connue pour ses positions sur les questions des droits de l’Homme, elle s’est dit outrée par le silence des organisations humanitaires. “Où est la HRW ? Où sont ces organisations internationales prônant les droits de l’Homme ? Jusqu’à quand Israël continuera-t-il à rester l’enfant gâté du monde ? Où est la Ligue arabe ? Les campagnes de dons ne suffisent pas, il faut une position politique par rapport à la question palestinienne”, s’est écriée Mme Benhabyles.
De leur côté, des parlementaires ont associé leurs voix pour dénoncer vivement le génocide perpétré contre le peuple palestinien, proposant de traduire en justice les responsables des massacres qui n’ont épargné aucune catégorie de la population, y compris les handicapés.
A. F.
