Conférence des amis de la Libye,L’après-El Gueddafi commence à Paris

Conférence des amis de la Libye,L’après-El Gueddafi commence à Paris
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Le chef du CNT libyen compte sur la communauté internationale pour accompagner le nouveau pouvoir

Cette conférence a pour objet de préparer l’après-El-Gueddafi et de réussir la transition sans ratage à l’irakienne.

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, prendra part à la Conférence internationale de soutien à la Libye qui aura lieu aujourd’hui à Paris (France), a annoncé hier le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Une soixantaine de délégations sont attendues à cette conférence coprésidée par le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, à laquelle assiste également le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ainsi que Ian Martin, le conseiller spécial pour la planification post-conflit de l’ONU. Cette conférence des «amis de la Libye» a pour objet de préparer l’après-El Gueddafi. «Le but de la conférence de Paris est de réussir la transition en Libye et d’éviter des ratages comme en Irak», a indiqué hier l’Elysée. En plus des pays du Groupe de contact qui ont mené les opérations militaires en Libye, la conférence de Paris réunit des pays qui ont, comme l’Algérie, la Chine, la Russie ou l’Allemagne, refusé d’y participer. Si la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre canadien Stephen Harper ont prévu le déplacement, la plupart des pays devraient être représentés par leur ministre des Affaires étrangères:

Les Etats-Unis ont ainsi annoncé la participation de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Quant à la Chine, qui n’a pas officiellement reconnu le Conseil national de transition (CNT), étant invitée par la France, elle sera représentée par un vice-ministre des Affaires étrangères Zhai Jun, en tant qu’ «observateur», a annoncé hier Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Rompant avec sa tradition de non-ingérence, Pékin, qui a investi des dizaines de milliards de dollars en Libye et était opposé aux frappes contre ce pays, avait noué les premiers contacts seulement en juin avec le CNT, avant de qualifier l’organe de la rébellion libyenne d’ «interlocuteur important». Sans avoir reconnu officiellement le CNT, la Chine tiens à jouer un rôle actif dans la gestion du conflit libyen. Concernant la Russie, c’est l’émissaire spécial du Kremlin pour l’Afrique Mikhaïl Marguelov qui participe à la conférence d’aujourd’hui, ont rapporté les agences russes. «Sur ordre du président russe, la Russie prendra part à la conférence sur la Libye», a déclaré M. Marguelov hier à l’agence Ria Novosti. La Russie a gardé jusqu’au dernier moment le suspense sur ses intentions concernant cette conférence. Au rendez-vous aussi, le Maroc qui a reconnu le 22 août dernier le Conseil national de transition (CNT) des rebelles comme «représentant unique et légitime» du peuple libyen. Membre de la coalition internationale contre le régime de El Gueddafi, il sera représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Taieb Fassi Fihri. Représenté par le leader de la rébellion, Mustapha Abdeljalil, les rebelles espèrent mettre en place un gouvernement dans les 30 jours suivant la «libération de Tripoli», et des élections dans les 240 jours, selon M. Martin. Des experts de l’ONU, forts de leur expérience en Irak ou en Afghanistan, ont des idées sur «ce qui serait nécessaire pour que des élections soient organisées dans un pays sans mémoire vivante de (précédentes) élections» a-t-il annoncé. «Il n’y a pas de machinerie électorale, pas de commission électorale, pas d’historique de partis politiques. La société civile et les médias indépendants commencent à peine à émerger dans l’est», a-t-il souligné. «Il est clair que le Conseil national de transition souhaite que l’ONU joue un rôle important dans ce processus», a assuré le responsable onusien.