Conférence des «amie de la Libye» a Paris,15 milliards de dollars pour commencer…

Conférence des «amie de la Libye» a Paris,15 milliards de dollars pour commencer…
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Photo souvenir des chefs d’Etat et de gouvernement

La priorité est donnée à la reconstruction de la Libye après le dégel de ses avoirs.



La conférence des «amis de la Libye», tenue jeudi à Paris, a pu atteindre son objectif numéro un, à savoir le dégel rapide d’une quinzaine de milliards de dollars d’avoirs libyens bloqués dans le monde. La conférence internationale pour «la reconstruction de la Libye» a également demandé aux nouvelles autorités de Tripoli d’oeuvrer à la réconciliation et au «pardon». Les participants ont, en outre, décidé de maintenir la pression militaire jusqu’à ce que disparaisse toute menace.

Sur un pactole total estimé à environ 50 milliards de dollars, la Libye peut être considérée comme étant un pays riche. «L’argent de la Libye d’hier doit servir à financer la reconstruction de la Libye d’aujourd’hui», a déclaré, jeudi, le président français Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à la fin de la rencontre. La nouvelle Libye n’a donc nul besoin de la charité ou de l’assistance occidentale, car c’est l’argent de la Libye qui sauvera la Libye. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé jeudi que la crise humanitaire en Libye était «sévère» et nécessitait une mobilisation internationale rapide sous l’égide de l’ONU. «Les Nations unies sont prêtes, et je compte sur le plein soutien de la communauté internationale», a-t-il dit.

N’aurait-il pas été plus adéquat de préciser que ce sont les Libyens qui financeront la gestion de leur crise humanitaire? A ce jour, trois enveloppes de 1,5 milliard de dollars chacune ont été libérées des comptes américains, britanniques et français.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a également annoncé que 1 milliard d’euros sur des comptes allemands avait été débloqué par l’ONU. Les Pays-Bas avaient précédemment annoncé qu’ils voulaient débloquer 2 milliards de dollars d’avoirs libyens et la Suisse 420 millions de dollars. Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies est cependant, nécessaire pour achever ce dégel. Néanmoins, cette résolution rencontre encore des résistances, notamment de l’Afrique du Sud, qui, opposée à l’intervention militaire de l’Otan, a boudé la réunion de Paris.

Certains dirigeants, observateurs et analystes estiment cependant que la période de transition avait déjà commencé en Libye. Ces allégations sous-entendent la sécurisation de tout le territoire et la fin des hostilités. Le président français et le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, ont également annoncé la poursuite des frappes de l’Otan tant que Mouamar El Gueddafi représentera une menace pour son peuple. «Nous nous sommes mis d’accord pour la poursuite des frappes de l’Otan tant que M.El Gueddafi et ses partisans seront une menace pour la Libye», a déclaré le président Sarkozy. «Nous avons annoncé que les opérations se poursuivraient aussi longtemps que nécessaire, aussi longtemps qu’il y a une menace pour les civils», a déclaré pour sa part le secrétaire général de l’Otan.

A quelques heures de cette conférence, Moscou a annoncé qu’il reconnaissait le Conseil national de transition comme autorité au pouvoir en Libye. Le Danemark reconnaît lui aussi officiellement le CNT en tant qu’autorité gouvernementale légitime de la Libye, a annoncé mercredi le ministère danois des Affaires étrangères. La Chine, qui n’a toujours pas officiellement reconnu l’organe politique de la rébellion, a insisté jeudi sur le «rôle considérable» du CNT et a également participé à la conférence.

L’Afrique du Sud, elle, n’y était pas. Le président sud-africain, Jacob Zuma, souhaitait ainsi afficher son mécontentement envers l’intervention militaire de l’Otan en Libye.

De son côté, l’Union africaine a réitéré qu’elle ne reconnaîtra pas, pour le moment, le CNT, déclarant attendre la fin des hostilités. Egalement invitée, l’Algérie a assuré jeudi qu’elle était disposée à reconnaître le CNT, sous condition qu’il forme un gouvernement représentatif.

Les pays présents dans la capitale française ont finalement demandé aux nouvelles autorités libyennes de mener une politique de réconciliation dans le pays après la fin des combats. «Rien ne peut se faire sans la réconciliation et le pardon», a résumé le président français. En réponse à cette requête, le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, s’est formellement engagé à honorer la demande de ses alliés en s’engageant à assurer une «transition pacifique» dans le respect de «l’Etat de droit». La machine est donc lancée, en attendant de nouvelles résolutions lors de la prochaine réunion des pays du «groupe des amis de la Libye nouvelle», qui prévoient de se réunir une nouvelle fois, fin septembre à New York.