Conférence de presse du directeur des services vétérinaires : “Le dossier de la fièvre aphteuse n’est pas clos”

Conférence de presse du directeur des services vétérinaires : “Le dossier de la fièvre aphteuse n’est pas clos”
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Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui était l’invité hier du Forum d’El Moudjahid, a affirmé que le dossier de la fièvre aphteuse n’est pas clos. “S’agissant d’une maladie virale, le virus continuera à circuler jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’animaux infectés. À cet instant, la situation est maîtrisée mais il faut rester vigilant. Ce qui est certain, c’est qu’on va avoir certainement la déclaration de quelques foyers dans les jours à venir.

On ne peut pas dire que la maladie n’est plus là”, a-t-il précisé, rassurant, toutefois, qu’“on aura affaire à des foyers sporadiques maîtrisables n’ayant pas la même importance que la situation vécue depuis plus d’un mois et demi où la fièvre aphteuse a atteint parfois 100 foyers”. Pour le conférencier, la vaccination menée tambour battant a permis de juguler la maladie avec l’abattage sanitaire, confirmant que depuis cinq jours (à la date d’hier), aucun foyer n’a été enregistré à travers le territoire national, alors que sur 25 wilayas concernées, 12 n’ont pas enregistré de cas depuis 25 jours. S’agissant de l’abattage sanitaire, le conférencier a rappelé la décision du ministère “d’arrêter l’opération suite à laquelle des instructions ont été données aux inspections vétérinaires des wilayas infectées, à l’exemple de Sétif, de faire appliquer cette décision considérant que la vaccination a été généralisée dans toutes les communes des wilayas concernées”.

À noter, à ce chapitre, que les marchés aux bestiaux seront rouverts le 12 septembre prochain. “En revanche, fait-il noter, la déclaration d’un foyer dans une wilaya saine contraint à l’abattage pour éviter la propagation du virus.” Revenant sur l’opération vaccination, le responsable a démenti le manque de produits, puisque “dès la déclaration en avril de la maladie en Tunisie, il y avait 900 000 doses de vaccins en stock, sachant que les services concernés achètent chaque année entre 900 000 et 1 million de doses. La campagne de vaccination a été entreprise aussitôt la maladie confirmée chez nos voisins en commençant par les wilayas de l’Est où le gros du vaccin est parti.

On a vacciné 850 000 têtes à cette époque. En plus du million de doses commandées en mai, nous avons pu avoir 500 000 doses supplémentaires (en don, en prêt ou en acquisition), pour éviter toute rupture de stock et assurer une couverture normale”. “Actuellement, le vaccin est disponible en grande quantité et nous sommes en train de le répartir selon la demande.” Peut-on dire qu’en dehors des 25 wilayas, les autres sont à l’abri de cette maladie ? Pour le DSV, eu égard à la particularité du virus pouvant être véhiculé par le vent, il est très difficile de maîtriser sa propagation.

Cependant, souligne-t-il, “des mesures draconiennes ont été prises, à savoir la fermeture des marchés aux bestiaux, l’interdiction des déplacements des animaux et l’abattage. Des mesures sévères certes, rappellera-t-il, mais ayant permis des résultats probants. Comparativement avec l’année 1999 où il a fallu trois mois et demi pour juguler la maladie alors qu’on a continué à enregistrer des foyers une année après, la situation a pris beaucoup moins de temps en 2014. Il faut dire que nous sommes mieux équipés pour maîtriser une situation pareille”.

Sur un autre registre et répondant aux propos de la SG du syndicat des vétérinaires de l’administration publique qui reproche au ministère de tutelle “une absence de stratégie de travail et d’organisation” et critique “les règles de suivi des campagnes de vaccination dans le sens où celles-ci se font sans évaluation et suivi”, le représentant du ministère a donné une série d’explications argumentant d’abord sur le résultat. “Nous avons maîtrisé la situation grâce à une stratégie appliquée sur le terrain. Nous travaillons depuis quinze ans sur ce dossier et nous avons reçu des missions d’audit de l’Organisation mondiale de la santé animale en 2007 et 2012 qui ont évalué les services vétérinaires dans leur globalité.

Je puis vous assurer que le rapport est plus que favorable. Il est vrai que nous avons des écarts, les services vétérinaires ont eux-mêmes sollicité une mission d’analyse effectuée par l’OMSA en 2013 ; trois missions d’experts se sont déplacées à Alger et nous avons travaillé avec elles sur un programme stratégique calé sur le quinquennat 2015-2019. Tous les écarts signalés par l’OMSA ont été pris en charge, notamment par le jumelage avec l’UE. Les experts sont là depuis le mois de mai et nous travaillons ensemble pour la levée de tous les écarts constatés. En somme, le dossier vétérinaire est réellement pris en charge.” Sur un autre volet, le responsable du ministère rassure que la fièvre aphteuse n’a pas atteint les ovins dans la mesure où jusqu’à présent aucun cas n’a été signalé, précisant, toutefois, que cette maladie touche particulièrement les bovins.