Conférence de presse du Cnapest-élargi, Les enseignants accusent “l’entourage” de Baba Ahmed

Conférence de presse du Cnapest-élargi, Les enseignants accusent “l’entourage” de Baba Ahmed

Seules des mesures concrètes et non des engagements énoncés sur des PV signés pousseront le syndicat à mettre fin à la grève ouverte qui débutera demain. “Si nos revendications dépassent le ministre, il n’a qu’à céder sa place à d’autres”, estime le syndicat.

Le Cnapest-élargi persiste et signe. “L’instabilité du secteur de l’éducation nationale est voulue et préméditée”, confirme à son tour le coordinateur national du Cnapest-élargi lors d’un point de presse tenu hier au siège du syndicat. Selon Nouar Larbi, “des responsables au niveau du ministère de l’Éducation nationale, qui n’ont pas le niveau requis pour négocier avec les partenaires sociaux et appliquer les textes de loi poussent les syndicats à la grève pour voiler leur incompétence et préserver et leurs postes et leurs intérêts. Ils tentent de nous discréditer aux yeux de l’État et de l’opinion publique pour faire croire que nous pénalisons les élèves. Moi-même j’ai un enfant en classe terminale”. Poursuivant, le conférencier, qui “dénonce fermement” cette situation, fera remarquer que “le poste de ministre est un poste politique. Nous ne visons pas le ministre, mais ce sont ses subordonnés qui sont derrière toutes les agitations du secteur”. En un mot, “l’entourage du ministre est malsain” et déteint donc sur le département en général.

À cela s’ajoutent “la gestion intérimaire adoptée par la tutelle et l’éviction des compétences en poste sous Benbouzid, et leur remplacement par des incompétents chargés d’assurer une période intérimaire qui s’allonge”. Il appuie ses dires en citant “l’exemple de la circulaire interdisant la sortie des élèves pendant les grèves, qui cite en référence une loi qui n’a rien à voir avec celle relative aux relations de travail”. Et c’est la même situation au niveau des différentes directions de l’éducation à travers les pays qui multiplient les dépassements sans se soucier d’une quelconque sanction. Nouar Larbi, qui signalera au passage que les DE ont reçu des instructions pour “boycotter” les syndicalistes du Cnapest-élargi, citera “les irrégularités qui entachent tous les concours de recrutement, et les responsables ne sont pas sanctionnés, mais ce sont les enseignants-candidats qui sont pénalisés”. Évoquant la grève ouverte que le syndicat entamera demain, le conférencier avertit que “seules des mesures concrètes à même de prouver l’application sur le terrain des doléances soulevées sont en mesure d’arrêter le mouvement”.

Ce jusqu’au-boutisme, le syndicat l’explique par “l’absence de toute confiance. Nous avons gelé des grèves sur la base d’engagements et de PV signés qui sont restés lettre morte”. Contredisant les propos du ministre, Nouar Larbi notera que “nos revendications ne dépassent pas le ministre, contrairement à ce qu’il dit. C’est lui notre premier partenaire, donc il est habilité à nous défendre auprès des autres secteurs. Si cela le dépasse, il n’a qu’à céder sa place à d’autres”.

Pour démontrer que les doléances n’ont pas été satisfaites, comme le soutient la tutelle, le conférencier les citera une à une. “La médecine du travail est un dossier ficelé, il ne reste que l’application. La tutelle soutient avoir installé la commission de suivi, mais rien ne prouve ses dires”, cite, à titre d’exemple, le conférencier. Et de s’interroger en parlant du dialogue : “La tutelle dit que le dialogue est ouvert alors qu’aucune invitation à des négociations n’est adressée aux syndicats. Faudrait-il aller au ministère sans invitation ?”

L’Unpef poursuit sa grève

À signaler, par ailleurs, que la grève de l’Unpef s’est poursuivie hier pour la deuxième semaine consécutive. À en croire les statistiques du syndicat, le mouvement de protestation connaît une adhésion massive.

Le syndicat appelle les grévistes à poursuivre leur mouvement et à ne pas céder à la provocation et aux rumeurs. L’Unpef dénonce les déclarations de la tutelle faisant état de la satisfaction de toutes les revendications. “La tutelle nous fait endosser la responsabilité de la grève pour nous discréditer aux yeux de l’opinion publique. Ce qui est faux, car c’est elle qui n’a pas respecté ses engagements”, explique le syndicat dans un communiqué. Enfin, le Snapest rejoint le mouvement, aujourd’hui, pour trois jours reconductibles.

M. B