Conférence de presse des ministres algérien et allemand des AE : “L’Algérie est un pays clé au Maghreb”

Conférence de presse des ministres algérien et allemand des AE : “L’Algérie est un pays clé au Maghreb”
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“Nous avons commencé à exploiter au mieux le potentiel que recèlent nos relations bilatérales. Pour nous, il s’agit d’un partenariat global qui comprend l’aspect économique, politique et social », a déclaré M. Westerwelle

En visite officielle de deux jours en Algérie, le ministre allemand des Affaires étrangères, M. Guido Westerwelle, à la tête d’une délégation économique, a animé, hier, à la Résidence El-Mithaq, une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, M. Mourad Medelci.

Les représentants des deux pays ont exprimé leur satisfaction de la coopération bilatérale et l’excellence des relations qui ont pris un nouvel élan ces derniers mois et ce, depuis la visite à Alger de la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, en juillet 2008, et celle du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en décembre 2010 à Berlin.

« Depuis quelques mois, la relation entre les deux pays prend des reliefs plus importants en termes de contenu et de mécanismes. En contenu, depuis la visite, en décembre 2010, du Chef de l’Etat algérien à Berlin, de nombreux accords ont été passés dans le domaine industriel et en termes de mécanismes, la visite de 2010 nous a, également, permis de mettre en place une commission mixte, de suivi et de promotion des relations économiques », soutient M. Medelci.

Cette commission, qui s’est réunie pour la première fois en mars dernier tiendra sa 2e réunion en mars prochain, est présentée par M. Medelci comme un mécanisme supplémentaire qui donne à la relation entre les deux pays plus de lisibilité et qui permet d’aller plus efficacement vers les objectifs des opérateurs des deux pays.

Il demeure que les relations bilatérales ne se limitent pas uniquement au volet économique, mais s’étend, également, au volet militaire, sécuritaire et culturel. « Nous nous réjouissons de la qualité des relations dans ces différents secteurs et nous sommes persuadés que la position de l’Allemagne, en sa qualité de force reconnue dans le monde et vu la qualité de ses technologies, sont autant d’atouts qui auront plus de reliefs dans l’Algérie d’aujourd’hui, largement revisitée dans son cadre juridique et dans ses infrastructures et qui avance en terme de dimension humaine », a indiqué le ministre algérien des AE.

La visite de M. Guido Westerwelle à Alger a permis, par ailleurs, d’aborder l’ensemble des questions régionales, qu’il s’agit de la situation dans certains pays arabes telle la Syrie ou de la situation qui prévaut dans le monde caractérisée depuis quelques mois par une crise économique et financière, ainsi que d’autres sujets. « Cette visite est considérée, d’ores et déjà, comme une étape qui marquera de manière très positive les relations entre les deux pays », estime M. Medeleci.

De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères a souligné l’intensité des relations entre les deux pays ces derniers 14 mois. « Nous avons commencé à exploiter au mieux le potentiel que recèlent nos relations bilatérales. Pour nous, il s’agit d’un partenariat global qui comprend l’aspect économique, politique et la social », a déclaré M. Westerwelle qui identifiera d’importantes potentialités de coopération notamment dans les technologies médicales et les énergies renouvelables. « L’Algérie a pris la décision de développer les énergies renouvelables et l’Allemagne dispose de la technologie et des produits nécessaires. C’est dans notre intérêt mutuel de continuer à développer ce partenariat qui sera, également, un lien politique entre les deux pays et qui permettra de couvrir les besoins de l’Algérie en électricité, et, à terme, d’exporter l’électricité vers l’Europe, dira-t-il encore. Faisant allusion à l’initiative Desertec, le chef de la diplomatie allemande indiquera que ce projet pourrait devenir un des piliers de la coopération bilatérale entre les deux pays qui, de son avis, est la phase de concrétisation des investissements. S’agissant de la coopération dans le domaine médical, il mentionnera l’existence de plusieurs projets d’assistance sanitaire, créateurs d’emploi.

Exprimant, en outre, les encouragements de son pays pour les réformes politiques et démocratiques engagées par l’Algérie, le ministre allemand relèvera les liens étroits entre la participation politique et les perspectives économiques qui constituent, note-t-il, les deux faces de la même monnaie.

« Les perspectives économiques et une société civile forte forment un ensemble et je salue l’initiative de l’Algérie de faire venir à l’occasion des prochaines élections législatives des observateurs européens, un signe important de transparence », a-t-il ajouté en soulignant encore sa satisfaction du développement bilatéral de ces 14 derniers mois. « Nous avons encore un grand potentiel à exploiter pour construire un partenariat intense étroit et nous nous réjouissons déjà à la perspective de cette coopération puisque l’Algérie est un pays clé au Maghreb et constitue un partenaire très important pour la politique étrangère allemande ».

Hamida B.

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Projet Desertec

Exemple « concret » de la coopération algéro-allemande

Le projet Desertec, consistant à produire de l’électricité au Sahara à partir d’énergies renouvelables, est un exemple « concret » montrant tout le potentiel de la coopération algéro-allemande, a indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, M. Guido Westerwelle. « Ce projet pourrait devenir un des piliers de notre coopération économique avec l’Algérie », a souligné M. Westerwelle lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, à l’issue d’une séance de travail. Un mémorandum d’entente dans le domaine des énergies renouvelables a été signé récemment à Bruxelles entre la société nationale d’électricité et de gaz (Sonelgaz) et l’entreprise allemande Desertec initiative (Dii). Le projet ambitionne de couvrir, à l’orée de 2050, les besoins en électricité du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, ainsi que la fourniture de 15% de la consommation de l’Europe. « C’est un projet ambitieux et coûteux qui requiert beaucoup d’efforts en technologies et recherche », a-t-il dit. D’un coût total de 400 milliards d’euros, le projet Desertec repose sur le principe que chaque km2 de désert reçoive annuellement une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole. A l’échelle planétaire, cela équivaudrait à alimenter, à partir de centrales thermiques, tous les pays du monde en énergie propre et inépuisable. Concernant la coopération en matière de technologie médicale, le chef de la diplomatie allemande a relevé l’existence de nombreux projets allemands d’assistance sanitaire, créateurs d’emploi en Algérie. M. Westerwelle a indiqué que les deux pays sont dans une « approche pratique et non plus théorique » de la concrétisation des investissements. « L’Allemagne, qui cherche des partenariats d’égal à égal, considère l’Algérie comme un partenaire économique prometteur », a-t-il soutenu.