Il s’agissait de Medjoudj (représentant, en temps ordinaire, de l’ensemble des joueurs), de Boulemdaïs, de Daïf et enfin de Chaouaou. Ces quatre éléments réagissaient à des propos tenus par Mourad Mazar, le président du club dans les studios de la radio régionale.
En substance, le président du club exprimait ses doutes quant à l’honnêteté des éléments en question lors de la rencontre ayant opposé le CSC à l’OMR, laquelle est-il besoin de le rappeler, s’était terminée par la déroute des Sanafir sur leur ground (2-5). Le niveau de la conférence de presse a volé au ras des pâquerettes compte tenu des accusations lancées contre le président mais également contre un de leurs coéquipiers, Kab pour ne pas le nommer, et des explications très peu convaincantes sur leur mutisme passé sur toutes les révélations auxquelles ils ont soudainement découvert des vertus pour enfin les rendre publiques.
Bien entendu, Mourad Mazar se verra endosser tous les déboires vécus par le doyen de l’Est, Nacer Medjoudj dénonçant sans ambages «le sabordage caractérisé d’une dynamique suite au limogeage de Daniel Janakovic [ancien driver passé ensuite au MOC]». Or, cet entraîneur, qui avait effectivement le don de transformer du vulgaire métal en or, avait été victime d’une spectaculaire cabale à laquelle ont contribué les mêmes joueurs, une cabale que nous nous sommes fait d’ailleurs un plaisir de leur rappeler en ce sens qu’ils avaient cautionné, lors d’une assemblée générale tenue avec les supporteurs, ce limogeage au motif et selon les propos tenus à l’époque par Mazar que «l’entraîneur en titre n’était en réalité que le traducteur de son réputé adjoint [Cukovic aujourd’hui rentré chez lui] qui ne parlait pas un mot de français».
Comble de l’ironie, les quatre joueurs affirment aujourd’hui que l’accession était largement dans leurs cordes si Janakovic avait été maintenu à son poste. La rencontre manquera de déraper avec l’intrusion du joueur Kab, qui entrera dans une vive polémique avec des coéquipiers devenus des adversaires à telle enseigne que tous les protagonistes ont manqué d’en arriver aux mains devant une assistance médusée.
En tout état de cause, les quatre joueurs ont mis en demeure Kab d’apporter la preuve de l’accusation à peine feutrée qu’il aurait formulée par téléphone au cours de l’émission sportive de la radio régionale et qui aurait permis au président du club d’avoir un autre témoin à charge. Kab, face à ses coéquipiers et devant les confrères, ne rétractera pas ses propos et a persisté à émettre des réserves sur la régularité de la rencontre allant jusqu’à douter du président lui-même dont il n’exclut pas un possible deal avec leur adversaire de vendredi dernier. En conclusion, les quatre animateurs de la conférence de presse ont confirmé leur intention d’entamer une procédure judiciaire à l’encontre du président et du joueur Kab, leur faisant grief de la tenue de propos diffamatoires à leur endroit.
Quant à l’avenir, quoique suspendus, ces joueurs n’envisagent pas de terminer la saison avec le club, quelles que soient les solutions préconisées. Ce ne sera pas toutefois la seule affaire à atterrir dans un prétoire et opposant des salariés de club à leur employeur, dans la mesure où le Mouloudia de Constantine va être confronté au même problème et pour les mêmes raisons suite aux plaintes déposées par Kaïd Kasba, accusé de forfaiture lors de la première manche du derby, et Chawki Bouakkak, pour rupture abusive de contrat.