Conférence de presse de Ould Kaddour: Sonatrach mise sur la pétrochimie

Conférence de presse de Ould Kaddour: Sonatrach mise sur la pétrochimie

Ghania Oukazi

Conférence de presse de Ould Kaddour: Sonatrach mise sur la pétrochimie
  Trois créneaux essentiels pour Sonatrach, selon son P-DG, «la formation, la création d’emplois et la prise en charge de la santé des populations du Sd.» Des activités qu’il a évaluées hier à Ouargla, Hassi Messaoud et Illizi.

C’est par la précision de ces créneaux que Ould Kaddour a commencé la conférence de presse qu’il a animée, hier, au salon d’honneur de l’aéroport d’Illizi. «C’est ça Sonatrach, locomotive du développement économique et aussi social du pays,» a-t-il dit. «Si les jeunes veulent travailler, il faut qu’ils se forment pour qu’ils puissent prendre en charge nos projets, il faut les motiver et la meilleure façon de le faire, c’est de les former,» estime-t-il. Il appelle à «une interconnexion homogène des écoles de formation que Sonatrach prévoit de créer, nous voulons avoir un pays intégré.» En évidence, une stratégie nationale est en cours d’élaboration pour selon lui, «savoir quel métier développer pour les besoins du secteur.» Hier, il a pris, en outre, la décision de faire financer par Sonatrach, l’ouverture de centres Culture dans les régions du Sud. «La première région qui en sera dotée, sera Illizi, elle en sera le premier exemple, il faut créer des activités culturelles pour permettre aux jeunes de s’occuper,» estime-t-il.

En réponse à une question sur la production de pétrole, Ould Kaddour affirmera que «la baisse a été faite en application de la décision de l’OPEP, elle concerne tous les membres de l’Organisation et les pays qui ne le sont pas.» Le yoyo provoqué par le prix du baril de pétrole lui fait dire que «c’est très compliqué quand ce n’est pas stable, on ne peut ni budgétiser ni planifier dans le temps, nous avons un scénario optimiste et un autre pessimiste pour qu’on puisse agir.» Autrement, a-t-il souligné «nous avons les capacités de produire plus, mais celle du pétrole doit être limitée, par contre la production de gaz, Sonatrach doit y aller parce qu’on peut vendre autant qu’on veut.» Il rappelle cependant que «la meilleure solution, c’est de développer la pétrochimie, c’est ce qui rapporte le plus.»

Il fera savoir qu’«on signera, demain, le projet avec Total et le mois prochain avec les Turcs pour une usine de production de polypropylène en Turquie, dans la réalisation de laquelle on a pris 30%, en leur fournissant les produits bruts, on négocie aussi avec l’Irak, nous avons une proposition du Congo, pour pouvoir bien travailler, l’International est très important pour nous.» Ould Kaddour avouera qu’«on a des difficultés de financement de la pétrochimie, mais avec la raffinerie ‘Augusta’, en comptant avec celle d’Alger qu’on va inaugurer le mois prochain et celle en projet de Hassi Messaoud, on atteindra 15 millions de tonnes de produits raffinés. »

Le P-DG de Sonatrach lancera au passage que «si aujourd’hui on vend la raffinerie ‘Augusta’ qu’on a achetée en Italie, on la vendra le double de son prix d’acquisition.» Le projet de partenariat avec l’Américain Exxon «qui avance très bien » et la JV avec une firme internationale (sur les 14 en compétition, il ne donnera pas le nom de celle retenue) pour la commercialisation des produits de Sonatrach, seront, a-t-il affirmé, conclus avant la fin du 1er semestre de cette année.

A propos du méga-projet de phosphate retenu à Tebessa en partenariat avec les Chinois, il dira qu’«on y travaille, les plus gros travaux, c’est la construction des infrastructures de base qui le feront fonctionner, il faut que le partenaire technique qui s’engagera avec nous prenne des risques, ça va prendre 40 à 50 mois, 4 ans peut-être ou plus, il nous faut 6 milliards de dollars pour développer ce projet qui créera 15 à 20.000 emplois.» La délocalisation de la ville de Hassi Messaoud, loin des pipelines, un projet qui date de plusieurs années, n’est pas pour demain. «Sa construction est encore loin,» a-t-il reconnu. Mais une fois construite, «mon rêve est de m’installer dans cette nouvelle ville avant que je ne quitte Sonatrach,», a lâché Ould Kaddour.