Lors de sa conférence de presse, le représentant diplomatique de la Turquie à Alger a tenté de minimiser l’ampleur de la purge qui se poursuit toujours, un an après le putsch avorté de juillet 2016 contre Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie est toujours en discussion avec les États-Unis pour obtenir l’extradition de l’ancien prédicateur, Fethullah Gülen, considéré par Ankara comme le cerveau du putsch raté contre le président turc en juillet 2016, a affirmé hier Mehmet Poroy, l’ambassadeur de la République de Turquie en Algérie, lors d’un point de presse animé dans le cadre du premier anniversaire de cet événement sanglant. Tout en qualifiant ce coup d’État d’“attaque contre la démocratie turque”, le représentant diplomatique à cet événement a constitué une “menace pour l’existence de l’État turc et sa démocratie”.
Selon lui, Fethullah Gülen et son “organisation terroriste” représentent une grande menace pour son pays. Le diplomate turc ira jusqu’à dire que ce prédicateur a des visées beaucoup plus grandes à travers les établissements scolaires dont il dispose dans un certain nombre de pays et dont l’objectif est l’endoctrinement des enfants. Selon lui le but est d’en faire des militants de son mouvement, dont l’objectif est d’arriver au pouvoir.
Dans cet ordre d’idées, pour l’ambassadeur turc, grâce à sa présence dans de nombreux pays, Fethullah Gülen a réussi à constituer une organisation capable de menacer la stabilité de la Turquie. En réponse à une question, quant à la possibilité que ce putsch raté soit une manigance du président turc pour avoir le peuple de son côté et obtenir son adhésion à son nouveau projet de Constitution, il dira que le peuple a choisi de soutenir Recep Tayyip Erdogan car il est convaincu par son projet. Aussi, l’ambassadeur turc indiquera qu’“environ 300 associations ont été autorisées à activer de nouveau dans leurs différents domaines” et que “sur les 130 000 fonctionnaires de l’administration turque licenciés, pour leurs liens avec le coup d’État manqué, 30 000 ont été réintégrés dans leurs fonctions”.
Il a expliqué que leurs recours ont été acceptés. Pour rappel, quelque 7 600 militaires de l’armée turque ont été limogés depuis le coup d’État manqué du 15 juillet 2016 en Turquie, a rapporté hier l’agence de presse Anadolu. Au total 7 655 militaires, dont 150 généraux et 4 287 officiers, ont été licenciés pour liens présumés avec le mouvement de Fethullah Gülen, a indiqué le ministère turc de la Défense, soulignant que quelque 786 militaires ont été mis à pied. Près de 250 personnes ont été tuées et plus de 2 000 autres blessées pendant la tentative de coup d’État. Depuis le coup d’État manqué, quelque 50 000 personnes ont été placées en détention dans l’attente d’un procès et environ 150 000 fonctionnaires, dont des enseignants, des juges et des soldats, ont été mis à pied.