Conférence de presse de l’ambassadeur de Téhéran à Alger : «Nous n’avons pas confiance en les Occidentaux»

Conférence de presse de l’ambassadeur de Téhéran à Alger : «Nous n’avons pas confiance en les Occidentaux»
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«L’Iran, un pays qui avance chaque jour dans tous les domaines, notamment scientifique, entamera demain (aujourd’hui ndlr….) la production d’uranium enrichi à 20 % à l’usine de Natanz sous la supervision des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique que nous avons informée de notre décision lundi», affirme Hossein Abdi Abyaneh, l’ambassadeur de Téhéran à Alger sans fermer les portes à une réconciliation avec le groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne).

«Dès qu’ils seront disponibles à nous livrer le combustible enrichi dont nous avons besoin, notamment pour notre réacteur médical de Téhéran dont les stocks s’épuiseront dans moins de six mois et dont la vie d’un million de malades en dépend, nous allons cesser l’enrichissement dans nos centrifugeuses».

Durant toute sa conférence de presse, Hossein Abdi Abyaneh n’a pas été tendre avec les Occidentaux dont les «pressions ne datent pas d’aujourd’hui», dit-il mais des « les premiers jours de la révolution islamique en 1979».

«Non seulement ils refusent de dire la réalité à leur opinion publique mais ils jouent avec les mots, comme droits de l’homme, justice avec leur politique de deux poids, deux mesures», dit-il.

Comme traduire devant un TPI des responsables de l’ex-Yougoslavie et défendre les Israéliens qui ont commis des crimes de guerre et contre l’Humanité à Ghaza. Ou estimer que le sang palestinien versé n’est pas comparable à celui de l’Israélien. Pis, selon l’ambassadeur.

Ils trichent.

Comment peut- on avoir confiance en les Américains qui refusent toujours de nous livrer les avions commandés et payés rubis sur ongle du temps du Shah ?

Comment croire en les Français qui bloquent nos 10 % dans l’Eurodif qui selon le contrat devaient alimenter la centrale de Boucheir ?, s’interroge-t-il avant d’aller au fond de sa pensée : «En vérité, les Occidentaux qui ont refusé toutes nos propositions sur l’enrichissement de notre uranium à 20%, y compris un échange dans l’île de Kish, une zone franche, voulaient le prendre pour ne plus nous le remettre», dit-il avant de rappeler une «constante» de la révolution iranienne : le refus de l’arme atomique et de la soumission aux oppresseurs. Hossein Abdi Abyaneh se réjouit presque de l’impact de l’embargo international.

«Il nous a permis d’apprendre à compter sur nous-mêmes, investir dans la science où 5000 savants avancent chaque jour», dit-il avant de tirer sur une partie des opposants qui s’apprêtent à manifester jeudi prochain pour commémorer les 31 ans de la révolution islamique.

«Les mercenaires pas les vrais opposants dont nous avons besoin pour avancer», dit-il promettant aux premiers une «leçon» comme celle qu’ils ont reçue le 30 décembre dernier et aux voisins des Iraniens une «main tendue».

«Les Arabes du Golfe refusent de voir leur territoire servir de rampe de lancement ou d’espace aérien pour les oppresseurs», dit-il même s’il doute d’une agression militaire. «Les Occidentaux pourraient décider de commencer mais pas de finir», explique-t-il avant d’inviter les présents à faire un distinguo entre la réalité et la guerre des médias et à mettre le cap sur l’avenir. C’est-à-dire une coopération multidimensionnelle entre son pays et l’Algérie.

Sur sa lancée, le diplomate a écorché le Maroc qui oppresse les Sahraouis et l’Egypte qui construit un mur d’acier pour étouffer Ghaza.

Djamel Boukrine