Conférence de presse aujourd’hui, au musée de l’armée à Alger: L’ANP va parler

Conférence de presse aujourd’hui, au musée de l’armée à Alger: L’ANP va parler
ANP

Fait très rarissime sachant que la dernière conférence de presse remonte à juillet 2003, organisée à l’Académie militaire inter-armes de Cherchell et animée par l’ancien chef d’état- major de l’ANP, le général de corps d’armée, le défunt Mohamed Lamari.

Prenant prétexte de la présentation du bilan sur l’opération du déminage à travers le pays, depuis l’indépendance, la direction de la communication de l’information et de l’orientation, au ministère de la Défense nationale, organisera ce matin, au Musée de l’Armée, une conférence de presse. L’événement mérite d’être souligné: près de 9 millions de mines antipersonnel datant de l’ère coloniale ont été extraites par les éléments de l’ANP depuis 1963 à nos jours. L’Armée va donc parler ce matin. Fais très rarissime sachant que la dernière conférence de presse remonte à juillet 2003, organisée à l’Académie militaire inter-armes de Cherchell et animée par l’ancien chef d’état- major de l’ANP, le général de corps d’armée, le défunt Mohamed Lamari.

Ce matin au Musée de l’Armée, les journalistes ne manqueront pas d’aborder des questions sensibles dont celle en relation avec la lutte antiterroriste, la sécurité aux frontières. Au front interne, les éléments de l’ANP mènent une lutte sans relâche contre les groupes armés dont elle réduit la nuisance à sa simple expression. Elimination de terroristes, démantèlement de réseaux de soutien, saisie d’armes et destruction de casemates, sont les faits qui meublent les communiqués quasi quotidiens des services du MDN.

Au niveau des frontières, c’est une autre guerre qui est menée par l’Armée. Dans un environnement régional très instable, l’Algérie se trouve cernée par de graves conflits à ses frontières. Le chaos en Libye et la guerre au Mali qui ne s’estompent pas et, en Tunisie le retour des milliers de terroristes de Daesh engagés en Syrie, sont autant de motifs d’inquiétude qui imposent une vigilance accrue des éléments de, l’ANP sur des milliers de kilomètres de frontières. Ces aspects seront évidemment abordés en plus du rôle joué par le génie militaire durant ces derniers jours marqués par des intempéries meurtrières.

Mais le point d’orgue de la conférence de ce matin sera la question des attaques insidieuses que subit l’institution militaire. A plusieurs reprises des voix se sont élevées pour forcer la main à l’Armée d’intervenir dans le champ politique. Or, durant ses différentes tournées au niveau des régions militaires, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Gaïd Salah, n’a pas manqué de souligner que «l’ANP ne déviera jamais de sa mission constitutionnelle ni encore moins de son âme républicaine».

Aussi, il insiste sur le fait que «la mission principale de l’armée et des dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui la composent reste concentrée sur la sauvegarde de la souveraineté territoriale de la patrie». Il y a lieu de s’interroger si cette conférence de presse n’est pas un prélude à une nouvelle mutation de l’ANP en matière de communication. Le 30 novembre dernier, le général-major Maddi Boualem, directeur de la communication, de l’information et de l’orientation de l’état-major, a présidé au Cercle national de l’Armée à Beni Messous (Alger) un séminaire sur le thème: «Les enjeux de la communication au sein de l’ANP.»

Ce séminaire vise à mettre en exergue les enjeux de la communication au sein de l’Armée selon les objectifs assignés par le Haut Commandement de l’Armée. Longtemps qualifiée de «grande muette», l’armée a «envahit» l’espace médiatique depuis ces quatre dernières années en adoptant une stratégie de communication offensive. Les rédactions nationales subissent une overdose de communiqués de l’ANP.

Les actions de l’armée aux frontières sont portées à la connaissance des médias. La presse nationale dans sa majorité a salué cette promptitude à communiquer. Ce n’est ni un secret défense ni une tactique à dissimuler: l’Algérie est en guerre psychologique contre une horde terroriste très outillée sur le terrain du Net. On a vu la qualité des mises en scène macabres pour choquer les esprits. Cette extension du domaine de la terreur, de filmer en temps réel des attaques contre les services de sécurité, scénariser des exécutions pour porter la terreur à son summum, n’est pas spécifique à l’Algérie. Le terrorisme a muté et il n’est plus question de demeurer sur les schémas de lutte classiques. Les têtes pensantes de ce nouveau terrorisme s’engagent dans une guerre aux armes des nouvelles technologies sachant que les arguments idéologiques et théologiques sont désormais de faible portée.